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Château-Grillet: topo

Révision: avril 2022

L’aire de Château-Grillet est littéralement enchâssée dans celle de Condrieu, dans son secteur Nord.
En quelque sorte Château-Grillet en est un Grand Cru.

CONTENU
1 → Intro

2 → Légende et histoire
3 → Contexte géographique, géomorphologique et géologique
4 → Géologie
5 → Données sur l’appellation et la propriété Château-Grillet
6→ Viognier: cépage unique
7 → La physiographie, aspect déterminant des grand terroirs du Rhône-Nord occidental
8 → Bibliographie

1 ⇒ Intro

Lien de Château-Grillet au sein de Condrieu / individualité de Château-Grillet
Le cru Château-Grillet est systématiquement enchâssé dans l’aire de l’appellation Condrieu, laquelle s’apparente à un archipel. Grillet ne comporte aucune séparation ou différenciation significative qui le distingue du contexte de cette appellation. En fait, ce sont manifestement des circonstances historiques particulières qui expliquent que Château-Grillet soit détenteur de sa propre appellation.
Des conditions physiographiques remarquables et un mésoclimat singulier déterminent, informellement, un statut de ‘Grand Cru’ à Château-Grillet.

Un mot sur les crus (lieux-dits) majeurs de l’AOC Condrieu
Il nous apparaitrait inopportun que Château-Grillet puisse être placé, solo, à la cime de la fine fleur de la constellation de crus de Condrieu, dans laquelle il loge. L’aire de cette dernière appellation comprend d’autres vignobles aptes à produire des vins remarquables, en raison de leur assise géologique semblables à Grillet et de situations physiographiques et climatiques (mésoclimat) aussi privilégiées. Situés sur la commune de Condrieu même, les réputés lieux-dits Vernon et Chéry figurent dans la quintessence de la constellation. S’y inscrivent aussi, entre autres, Côte Chatillon à Semons, Clos Boucher à Vérin, Clos Chanson à Saint-Michel-sur-Rhône  …

Toujours est-il  …
Que nous nous concevons cette analogie: Présent au coeur même du périmètre de Condrieu, Château-Grillet correspondrait au ‘Chambertin’ de ce milieu, alors que, entre autres, les crus Vernon, Chéry et Vernillon en seraient des Mazis-Chambertin, Ruchottes-Chambertin et Charmes-Chambertin.

Le site du Château-Grillet est situé sur la commune de Vérin, immédiate voisine au Sud, de la commune de Condrieu. À peine détaché de la route départementale D386/D1086, ce magnifique lieu est maintenu discret, n’étant pas identifié et encore moins fléché. De la route départementale, il est repérable par les deux tourelles du bâtiment principal.

Les crus Chéry et Vernon de Condrieu sont des ‘proches’ de Château-Grillet. À vol d’eau d’oiseau, Château-Grillet est à un kilomètre au Sud du cru Chéry et à ±1,5 km du fameux cru Vernon.



2 → Légende et histoire

Sous la rubrique ‘histoire’ afférente au Château-Grillet, le site officiel des vins rhodaniens indique d’entrée de jeu que «ce vignoble existe depuis l’occupation romaine». Le site internet de Château-Grillet introduit la chronologie du domaine un peu de la même façon: «Les vignobles de Condrieu et Château-Grillet auraient été plantés par l’empereur Probus à partir de plants ramenés de Dalmatie au IIIème siècle après Jésus-Christ.» À notre avis, cette affirmation n’est qu’une supposition, sinon une légende.
Si des vignobles environnants la cité romaine de Vienne en Isère − à une quinzaine de kilomètres au Nord de Château-Grillet − furent exploités à l’époque romaine, ce qui est probable, il n’y a pas lieu pour autant d’affirmer que les abrupts coteaux porteurs des vin réputés (Condrieu, Côte rôtie, …) furent colonisés à ce moment. Il est maintenant documenté que, en Côte d’Or, les premières vignes furent plantées en plaine à l’époque romaine; que la colonisation des coteaux y aurait été entreprise concrètement qu’à la fin du premier millénaire(1); et que la notion de cru ne s’y est développée qu’à partir du 16e siècle. Bref, la Bourgogne et le Rhône Nord étant rapprochées et initialement subordonnés à la même civilisation romaine, il est peu plausible que l’évolution du vignoble en Rhône-Nord ait progressé en coteaux nettement plus précocement qu’en Bourgogne, d’autant que la colonisation des pentes rhodaniennes, dont celles du Château-Grillet, furent, et demeurent, considérablement plus contraignantes qu’en Bourgogne. En fait, plausiblement, que les Allobroges(2) colonisèrent d’abord la plaine et les pieds de coteaux, c’est notre avis, et pas que le nôtre. (Le lecteur aura compris que nous déplorons l’usage de clichés folkloriques pour agrémenter l’histoire du vin. Nous préférons ainsi la formulation du site internet du domaine André Perret: “La légende du coteau de Chéry (non loin du Château-Grillet) trouva naissance sous l’Empire Romain.”

Sautons une douzaine de siècles après les Romains et soulignons que Thomas Jefferson se rendit à Château-Grillet en 1787 lors de son séjour dans la vallée du Rhône et en écrivit que “the best of the white are at Château Grillet (Grilé) by Madame la veuve Peyrouse.”
Célèbre géomètre et architecte lyonnais du 17e, Girard Desargues en fut le propriétaire jusqu’à son décès, en 1662. Légué à Humbert Uffray-Desargues, celui-ci le vendit en 1683. Un siècle et demi plus tard, en 1828, Louis Chasseigneux en pris le contrôle entier, vignes et bâtiments, et ses descendants le possédèrent jusqu’à sa vente en 2011. Isabelle Baratin-Canet, le vendit alors au groupe Artémis, présidé par François-Henri Pinault, déjà propriétaire de vignobles prestigieux en France, nommément le Château Latour à Pauillac, le domaine d’Eugénie à Vosne-Romanée et le Clos de Tart à Morey-Saint-Denis.

L’AOC Château-Grillet fut homologuée en 1936, ainsi bien peu de temps après le décret-Loi des AOC en juillet 1935. L’AOC Condrieu fut créée en 1940. La précocité de l’homologation de Château-Grillet est un sujet intéressant. La demande d’homologation fut manifestement acheminée promptement après juillet 1935. Château-Grillet étant un monopole, la demande n’eut pas à traverser les périodes d’organisation et d’établissement de consensus propres aux milieux impliquant plusieurs propriétaires de vignes; d’autant plus que la viticulture de Condrieu était alors en léthargie. Aussi, la demande fut certainement favorisée par des usages bien établis —’usages locaux, constants et loyaux’,  un pré-requis à la création d’Appellations — lesquels détachaient nettement la marque ‘Château-Grillet(3). Par ailleurs, il est concevable que le propriétaire d’alors, de rang bourgeois, ait tiré avantage de contacts politiques et/ou administratifs pour obtenir promptement l’agrément de l’AOC.

La demeure et le vignoble figurent depuis 1967 au Patrimoine national français.

1) L’appréciation des terroirs viticoles à l’époque romaine diffère nettement de celle ayant prévalu au Moyen-Âge et, à plus forte raison, de l’actuelle qui situe les meilleurs crus sur les coteaux.
2) Au sujet du peuple des Allobroges, occupants de ce territoire à l’Antiquité, le maître historien Roger Dion, évoque “la vogue du ‘vin poissé’ produit par les Allobroges de la région.” Le vin ‘poissé’, nommé picatum, avait un goût conféré par la poix dont était enduit l’intérieur des tonneaux ou des jarres pour éviter l’oxydation. – Roger Dion, ‘Histoire de la vigne et du vin en France’ (1959).
3) L’édition de 1781 de l’histoire naturelle de la province du Dauphiné indique que la marque Château-Grillet se distinguait de celle de Condrieu: “… on donne encore la préférence au vin blanc de Condrieu et à celui de Château-Grillet.” / Une autre preuve de l’existence historique de la ‘marque’: “un inventaire dressé en 1814 après le décès de l’Impératrice Joséphine de Beauharnais (Catalogue de l’exposition : Le vin sous l’Empire à Malmaison – novembre 2009 – mars 2010), et dans lequel est détaillé le contenu de la cave de Malmaison, révèle la présence de … bouteilles de vin de Château-Grillé” (source: décret d’appellation).

• Fixation de l’AO ‘Saint-Péray’ par jugement du Tribunal de Tournon le 3 mars 1933
• Fixation de l’AO ‘Hermitage’ par jugement du Tribunal de Tournon en juin 1936
Décret de l’AOC ‘Château-Grillet’: 8 décembre 1936
√ Décret de l’AOC ‘Saint-Péray’: 8 décembre 1936
√ Décret de l’AOC ‘Hermitage’: 4 mars 1937
√ Décret de l’AOC ‘Saint-Peray mousseux’: 13 janvier 1938
√ Décret de l’AOC ‘Cornas’: 5 août 1938
Décret de l’AOC ‘Condrieu’: 27 avril 1940
√ Décret de l’AOC ‘Côte Rôtie’: 18 octobre 1940
Décret de l’AOC ‘Saint-Joseph’: le 15 juin 1956
En Rhône-Nord, ‘Saint-Péray’ et ‘Hermitage seraient les seuls territoires à avoir obtenu une ‘Appellation d’Origine’ (AO et non pas AOC) sous la Loi des AO en vigueur entre 1919 et 1935, ainsi avant la Loi sur les AOC.
Il est donc très étonnant que Château-Grillet’ait été la première, et non Saint-Péray et/ou Hermitage, a obtenir une AOC dès décembre 1936. Cette promptitude qui caractérise la fixation de l’AOC ‘Château-Grillet’ intrigue. Voirnotre hypothèse à ce sujet dans le texte ci-devant.

Carte illustrant les Appellations d’Origine fixées en vertu de la Loi de 1919, laquelle ne comporte que deux AO en Rhône-Nord: Saint-Peray (1933) et Hermitage (1936). Carte produite par Olvier Jacquet, auteur de ‘Un siècle de construction du vignoble bourguignon’ et spécialiste du contexte des AO en France. (Manque sur la carte l’AO ‘Clos Saint-Jacques’.)

Le vin de Château-Grillet est-il le plus majesteux des vins du périmètre de Condrieu? Rappel: Château-Grillet  est enchassé dans l’aire de Condrieu.

La question a été soulevée avec quelques vignerons du milieu. Une primauté n’est pas accordée à Grillet.  Un d’eux, qui a déjà travaillé au Château-Grillet, lui confère une bonne aptitude au vieillissement, un atout considérable. Nous avons donc réalisé (été 2021) une, et qu’une, expérience pour tenter une amorce de jugement: la dégustation comparative de Château-Grillet 2015 et du Condrieu ‘Coteau de Vernon’ 2014 du très réputé Domaine Vernay. Certes les millésimes ont des caractères différents, en revanche les deux vins sont issus de vieilles vignes. Pour une comparaison valable, il nous importait que les conditions des deux vins soient comparables quant à l’âge des vignes et la ‘bienveillance’ accordée au travail tant dans le vignoble qu’au chai. Bilan: Grillet a séduit pas sa salinité peu commune et sa grand finesse. Vernon a montré un panache étonnant: stature, générosité richesse de saveurs. Que nous aimerions revoir ces deux vins dans quinze ans! Nous ne doutons d’aucune façon de la longévité des grands Condrieu(s).



3 → Contexte géographique, géomorphologique et géologique

Cette carte (https://www.idealwine.com/fr/guide-vin/rhone.jsp) apporte des détails qu’omettent presque toutes les cartes viticoles du Rhône septentrional: celle-ci situe, assez correctement, la minuscule, ±3,5 hectares, aire de l’AOC ‘Château-Grillet’ (qui y est nommée ‘Château-Juillet’!) qui est enchâssée dans l’aire de Condrieu.

Extrait du Géoportail de France. La boule orangée indique le lieu de Château-Grillet sur la commune de Vérin, immédiatement au Sud de la commune de Condrieu. Le site du Château-Grillet occupe littéralement le rebord du Massif Central, comme les autres vignobles de l’aire de Condrieu.

Illustration par monocepage à partir de Google Earth. Le vignoble de Château-Grillet est établi sur le dévers septentrional d’une ravine (petit ravin), selon une exposition idéale Sud-Sud-Est. Ce flanc se prolonge quelque peu, en promontoire, vers le Rhône et crée un abri face aux vents du Nord circulant dans la vallée du Rhône. Le vignoble présente par ailleurs la forme d’un hémisphère qui emmagasine la chaleur. Le vignoble s’inscrit dans le créneau altitudinal de 150 à 250 mètres, optimal à la culture qualitative quant au vignoble rhodanien de la rive droite.
Ce jeu de conditions physiographiques confèrent au vignoble un micro-climat (mésoclimat) exceptionnel.

Illustration captée sur le site internet de Château-Grillet.



4 ⇒ Géologie

Comme maints vignes de l’aire de Condrieu, Château-Grillet est placé directement sur le rebord du Massif Central. Cette bordure est entaillée de multiple ravines, ravins et vallées; le site du Château-Grillet se loge sur le flanc septentrional d’une ravine.
Explication de cette succession ininterrompue d’échancrures (ravines, ravins et vallées): Étant sensibles à l’érosion par le ruissellement, les roches cristallines du Massif ont été incisées par les multiples flux d’eau, ruisseaux et rivières, constituant, ou ayant constitué, le réseau hydrique débouchant sur le Rhône.

Le substratum de l’appellation est  formé de granite, granite à biotite (mica noir), comme les crus de Condrieu l’environnant. Le long processus d’altération de cette roche induit un sol sablo-graveleux.

Château-Grillet est situé au bas de l’illustration.


5 → Données sur l’appellation et la propriété Château-Grillet

Est-il à dire que sa superficie de ±3,5 hectares est l’une des plus petites AOC en France; l’AOC Grand Cru ‘La Romanée’ étant la plus minuscule, 0,85 hectare.
Le vignoble s’inscrit dans le créneau altitudinal de 150 à 250 mètres, optimal à la culture qualitative quant au vignoble rhodanien de la rive droite.
Le site du Château-Grillet indique un âge moyen des vignes de 45 ans (2019). Ce site précise aussi que le vignoble se répartit sur 87 terrasses (‘chaillées’) soutenues par des murs en pierres sèches (‘cheys’).

Le tableau qui suit énumère les principales règles du décret qui régit la conduite du vignoble de Château-Grillet, lesquelles sont plus strictes que celles de Condrieu.



6 → Viognier: cépage unique

Cépage à vin blanc, le viognier est seul autorisé sur l’appellation Condrieu, comme pour Château-Grillet dont l’aire est enchâssée dans la première; aussi jusqu’à concurrence de 20% sur Côte rôtie, appellation immédiatement voisine de Condrieu.
Ailleurs en France, il est utilisé depuis les années 1990 dans le Midi. Il a été adopté au cours des récentes décennies aux États-Unis, en Australie, en Afrique du Sud, dans certaines régions viticoles portugaises et autres.
Le décret indique: « Celui-ci  (viognier) est mentionné, dès 1781, dans l’histoire naturelle de la province du Dauphiné qui précise au sujet des vins de Vienne (dont le secteur de Condrieu) ‘deux seules espèces de raisins composent ces excellents vins, la Serine (Serine et Syrah sont quelque peu différents) et le Vionnier. »
La documentation sur ce cépage est assez mince. ‘Le livre des cépages’ de Jancis Robinson (1986) le décrit de façon bien générale, en indiquant notamment que son origine est inconnue. Une analyse de son ADN, réalisée en 2004 par des chercheurs de l’Université de Californie à Davis et de l’INRA de Monpellier, a toutefois montré son cousinage avec le ‘freisa’ et le ‘nebbiolo’, cépages piémontais.
Précoce, son époque de débourrement est semblable au chasselas, cépage de référence universel; tandis qu’il est de deuxième époque de maturité, soit deux semaines et demie après le Chasselas. À Condrieu, le viognier est sensible au ‘filage’, une dégradation au stade de la fleur.
Il est généralement palissé, conduit en taille plutôt longue, selon une densité de plantation assez élevée. Les sols acides lui conviennent bien, tel les sols issus de l’altération du granite, à l’instar de Condrieu.
« (Dans les années 1970), l’essentiel a été replanté à partir de sélections massales sur les vignes rescapées… Avec le soutien de l’ENTAV et des Chambres d’Agriculture, le Syndicat de l’Appellation de Condrieu a donc décidé de réagir et de créer un conservatoire pour isoler les souches anciennes les plus intéressantes. Ce conservatoire, mis en place en 2001, ne comprend que des souches indemnes de virose. Il permettra soit de nouvelles sélections clonales, soit des sélections massales saines. » (http://www.vin-condrieu.fr/vin-aoc/fr/cepage).Wikipedia indique que ses grappes sont petites à moyennes, tronconiques, compactes et parfois ailées. Ses baies sont petites, sphériques ou faiblement ovoïdes, d’un blanc ambré.
Générant des vins bien parfumés, le viognier comporte un large éventail aromatique mixant des traits floraux (violette, iris, chèvrefeuille, fleur d’amandier, …) et fruités (jaunes et secs, voire exotiques lorsque en surmaturité). Quant à la fragrance, le gewurtztraminer est le seul autre cépage de France qui lui est comparable. À Condrieu, la ‘minéralité’ − le caractère propre au terroir − conférée au vin par le terroir, particulièrement aux vins issus de vignes ayant atteint le stade de maturité de plus ±vingt ans, est certainement son premier attribut organoleptique. Cette minéralité apporte du corps, de la structure, au vin et mute en finesse le caractère intrinsèquement fruité du viognier (selon monocepage). À Condrieu et à Château-Grillet, la ‘minéralité’ intrinsèque est certainement le premier attribut organoleptique.



7 → La physiographie, aspect déterminant des grand terroirs du Rhône-Nord occidental

Dans les propos qui suivent, ‘physiographie’ amalgame les aspects climatiques du lieu (mésoclimat).

En Rhône-Nord occidental, les crus réputés, les grands terroirs, présentent tous un profil physiographique très avantageux:
• Regardons de près la situation de Cornas, laquelle aire, ne l’oublions pas, s’insère dans le cortège de vignes de Saint-Joseph. Le secteur de ce vignoble qui a établi la réputation de l’appellation est bien particulier, spécifique. Il s’agit d’une bande pentue entre les altitudes de ±130 m et ±280 mètres d’altitude, qui, (1) bénéficie d’une exposition tournée en bonne partie au Sud, ainsi davantage favorable à la culture, exigeante, de la Syrah; (2) qui est inscrite dans une forme d’amphithéâtre qui emmagasine la chaleur; et, (3) au surplus, qui est protégé des vents du Nord circulant dans le couloir du Rhône par un promontoire au Nord de l’aire qui s’avance vers l’Est.

• Si petite soit-elle, l’aire de Château-Grillet a une physiographie enclavée, en amphithéâtre, de façon assez semblable à celle du cœur de Cornas. Bien que cette aire soit concrètement inscrite dans le ‘chapelet’ de vignes de Condrieu, ses particularités physiographiques lui confèrent un potentiel considérable.
• Il en est de même pour les crus exceptionnels de Côte Rôtie, ceux qui ont bâti la réputation de cette AOC, nommément ‘Côte Brune’ (lieu-dit et non pas secteur), ‘Côte Blonde’ (lieu-dit et non pas secteur),  ‘Landonne’, … En raison d’un crochet effectué par le cours du Rhône le long de l’aire Côte Rôtie, l’exposition sur celle-ci est du coup bifurquée, favorablement, vers le Sud. Cette déflexion du cours du Rhône atténue de plus la vélocité du courant d’air frais en provenance du Nord, la ‘bise’, qui circule dans le couloir du Rhône. Qui plus est, ces célèbres crus de Côte Rôtie ont également des positions privilégiées dans des hémicycles déterminant autant de fours solaires.
• Hermitage n’est pas en reste. Une autre bifurcation, un méandre, du Rhône y détermine une exposition entièrement au Sud et place aussi ce vignoble à l’abri de la ‘bise’.

Sur la ‘génétique’ d’un terroir viticole, des conditions physiographiques privilégiées confèrent donc des atouts viticole superlatifs.



8 → Bibliographie

Voir ‘Bibliographie: Région Rhône-Nord