Date de publication:

Moulin-à-Vent: géologie-pédologie

Révisé en février 2023

Le présent segment livre une description schématique de la géologie  de la région des Crus du Beaujolais et un gros plan sur celle de l’aire de Moulin-à-Vent. Vous êtes particulièrement curieux? Nous vous encourageons à consulter également l’ongletMoulin-à-vent: Breffagedans lequel nous traitons de divers aspects de cette appellation.

CONTENU:
1 ⇒ Région du Beaujolais: mise en situation
2 ⇒ Géo-pédologie de la région des dix Crus du Beaujolais
2-A → Cartographie et descriptif sommaire de la géo-pédologie
2-B → Aperçu des trois principales ‘roches-mères’
3 ⇒ Géomorphologie de l’aire de Moulin-à-Vent
3-A → Données topographiques de l’air
3-B → Géomorphologie: quatre croupes, dont une magistrale
4 ⇒ Géologie de l’aire de Moulin-à-Vent
4-A → Cartographie et descriptif sommaire
4-B → Géologie spécifique de la crête dominante

 

N.B.: Les principales sources documentaires de ce segment sont le ‘Rapport général de l’Étude géopédologique des terroirs du Beaujolais’ et le ‘Rapport (individuel) pour le Cru Moulin-à-Vent’ réalisés par SIGALES (bureau d’études spécialisé dans la cartographie, les études de sols et de terroirs viticoles), pour le compte de l’Inter-Beaujolais, en partenariat avec l’Union des Vignerons du Beaujolais.
Nous remercions particulièrement les personnes suivantes qui ont directement et aimablement collaboré à la mise à notre disposition de ces documents: Audrey Charton, présidente de l’Union des Crus du Beaujolais et Bruno Pin, président de l’ODG (Organisme de Défense et de Gestion) du Cru Moulin-à-Vent.

 

1 ⇒ Région du Beaujolais: Mise en situation

Illustré ci-haut, le Beaujolais se situe dans la partie Nord-Est du Massif central. Les crus du Beaujolais s’appuient le dernier contrefort au Nord-Est du Massif.

À gauche, empruntée du rapport géo-pédologique du Beaujolais, une carte simplifiée couvrant la partie Nord-Est du Massif Central. Le Massif central est formé principalement de roches cristallines, représentées en ocre. Des roches sédimentaires, représentées en bleu bordent le secteur oriental du Massif en certains endroits, entre autres dans le secteur en appellation régionale ‘Beaujolais’. Le périmètre délimité par un trait rouge, toujours dans l’illustration de gauche, isole les régions du Beaujolais et du Mâconnais.
Illustration de droite: Situé au Sud de Mâcon, le secteur des dix Crus du Beaujolais repose en très large partie sur un substratum d’origine granitique. Situé au Nord-Ouest de Lyon, le secteur des Beaujolais régionaux (AOC ‘Beaujolais’), nommé Pays des Terres Dorées, repose plutôt sur des roches sédimentaires, autrement dit sur un socle ‘argilo-calcaire’. Localisé entre les deux secteurs nommés, celui des Beaujolais-Villages (illustré par la couleur rouille), est principalement appuyé sur un socle granitique, comme celui des Crus.

VUE EN 3D DES CRUS DU BEAUJOLAIS

Cliquez sur les cartes (ci-devant et ci-bas) pour les grossir. Réalisées à partir de Google Earth, ces cartes montrent les dix Crus du Beaujolais en 3D. La prise de vue est depuis la rive gauche de la Saône. Les Crus sont positionnés sur la bordure du Massif Central, littéralement sur le flanc qui le termine sur une partie orientale. Cisaillé par de nombreuses rivières et biefs, ce versant est très accidenté. La plaine de la Saône s’étend immédiatement à l’Est du cortège des Crus du Beaujolais.
De gauche à droite: 1)Brouilly (jaune)   2)Côte de Brouilly (vert)  3)Régnié  (orange)  4)Morgon (rouge)  5)Chirouble (bleu)  6)Fleurie (vert)  7)Moulin-à-Vent (jaune)  8)Chénas (orange)  9) Juliénas (bleu)  10) Saint-Amour (rouge).

VUE AÉRIENNE DES CRUS DU BEAUJOLAIS



2 ⇒ Géologie de la région des Crus du Beaujolais

2-A → Cartographie et descriptif sommaire de la géo-pédologie (légende au bas de l’illustration)

Mosaïque géo-pédologique du secteur des Crus du Beaujolais, composée de quatre images juxtaposées. Cliquez sur celles-ci pour les agrandir. Il est assez évident que deux types de formations y sont dominantes: les formations typiquement granitiques, essentiellement observées en coteau, et celles désignées sous ‘formations de piémont’.
Les ‘formations de piémont et alluvions anciennes’ n’occupent que la base du grand versant des Crus du Beaujolais. Celles-ci sont constituées de matériaux provenant des coteaux granitiques qui ont été transportés sur le piémont par les activités, répétitives, d’alluvionnement et colluvionnement, et l’ont littéralement nappé. Les pédologues et géologues désignent ce type de nappage, en l’occurrence de plus d’un mètre de profondeur, de ‘formation superficielle’  (en superficie, au dessus du substrat granitique) et qualifie celle-ci de roche-mère du milieu.


2-B → Aperçu des trois principales ‘roches-mères’

Précisions importantes afférentes à la terminologie utilisée:
√ Le terme ‘substratum‘ ou ‘substrat‘, désigne le socle rocheux sous-jacent; nous employons aussi le terme ‘sous-sol‘ en guise de synonyme.
√ Une ‘formation superficielle‘, de plus d’un mètre d’épaisseur, nappe le substratum en maints endroits sur le piémont. C’est cette ‘formation superficielle’ qui constitue alors la ‘roche-mère‘. Les ‘sols d’alluvions et de colluvions du piémont’ représentent des ‘formations superficielles’.
Le terme ‘roche-mère‘ apparait inapproprié pour maints pédologues qui lui préfèrent la désignation de ‘matériau parental‘. Nous utilisons néanmoins le terme ‘roche-mère’ étant donné son usage et sa compréhension généralisée.

La légende compte une dizaine de types de roches-mères. Deux types sont prédominants: ‘les granites‘ et les ‘formations de piémonts‘. Ces deux types de roches-mères recouvrent ensemble ±90% du secteur des Crus. Celles-ci sont décrites brièvement à la suite. Par ailleurs, nous avons jugé bon de décrire également un troisième type de roche-mère qui, bien que couvrant que ±10% du secteur des Crus, est néanmoins notoire étant donné l’aspect spectaculaire de ses pierres: les ‘roches volcaniques bleutées ou schisteuses‘, dont les fameuses ‘pierres bleues’.

LES GRANITES:

Les crus du Beaujolais sont situés sur un segment de la bordure Nord-Est du Massif central, en fait sur le versant terminant et son piémont. Ce massif montagneux est composé principalement de granites et de roches métamorphiques apparentées, particulièrement le gneiss et le mica. De la famille des roches ‘magmatiques’, le granite résulte du refroidissement du magma souterrain.
Roche très dure, le granite est composé de trois minéraux: le quartz, le feldspath et le mica. Dans le secteur des Crus du Beaujolais, il est appelé granite d’Odenas-Fleurie. Ses grains sont de moyen à gros et sa couleur est variablement grisâtre, beige ou rose. Sur l’aire de Moulin-à-Vent, sa couleur est surtout rose.
Constituant l’armature des zones en coteaux du territoire des Crus, le granite représente la roche-mère de ±50% du secteur entier des Crus; ±65% en excluant les aires de Juliénas, Saint-Amour et Côte de Brouilly.
Malgré leur réputation de roche dure et massive, les granites sont vulnérables à l’érosion car assez rapidement − tout étant relatif, longueur de temps tout de même − dégradés par l’érosion occasionnée par les cours d’eau. Le granite s’altère, se dégrade, en perdant sa dureté, devenant poreux et en gonflant quelque peu, tout en conservant son organisation; l’état de ce premier stade d’altération est désigné de ‘saprolite’ de granite, l’altérite du granite. Sous cette dernière forme, la masse contient dorénavant de l’argile, puisque deux minéraux composant initialement le granite, le feldspath et le mica, en produisent en s’altérant. La texture du saprolite est sablo-argileuse et en mesure de stocker de l’eau. Le contact avec le saprolite s’établit à une profondeur variable, d’ordre général à 40/60 cm. Entre la surface et le seuil du saprolite, le granite est entièrement dégradé, désengrené, et forme le sol meuble, surtout sableux. Ce sol meuble, porte le nom de ‘gore’ ou ‘arène’. Bien reconnaissables par leur caractère sablonneux, du sable à gros grains, les sols de surface, de gore, sont tantôt minces, particulièrement dans les zones en altitude ou sur les crêtes d’échines (ou croupes), tantôt d’épaisseur moyenne, mais toujours acides.

Les pierres à gauche sont des morceaux de granite. Les agrégats de couleur rouille constituent du  ‘saprolite’, le premier stade d’altération du granite, quand les grains se désolidarisent; le ‘saprolite’ n’est plus de la roche. La petit amas sablo-limoneux au bas à droite est du ‘gore’, aussi nommé ‘arène’, du granite entièrement désengrené qui constitue le sol de surface.

• LES FORMATIONS DE PIÉMONTS ET D’ALLUVIONS ANCIENNES:

Si le granite constitue la principale roche-mère observée en coteaux, la ‘formation de piémonts et d’alluvions anciennes’ (désignée comme tel dans la légende de la carte ci-haut) est dominante au pied des coteaux, sur les piémonts tel que l’indique la dénomination. (N.B. Dans le rapport spécifique à Moulin-à-Vent, Sigales nomme plutôt cette formation sous ‘formation alluvio-colluviales annciennes’.)
Cette formation qualifiée de ‘formation superficielle’ par les géologues et les pédologues résulte du transport vers le piémont de matériaux granitiques, remaniés, provenant des coteaux. Ce déplacement s’explique par les activités d’alluvionnement transport par des flux d’eau − et de colluvionnement déplacement par gravité ou solifluxion. Les dépôts ont investi le piémont par couches successives il y a entre dix milles et plusieurs centaines de milliers d’années.
De natures relativement différentes d’un point à un autre, les sols de piémont ont évolué sur place sans s’éroder sur de très longues périodes. Schématiquement, le profil de ceux-ci est le plus souvent constitué de deux horizons, en quelque sorte de deux couches: un horizon de surface sableux à sablo-limoneux sur environ les 40 à 50 premiers centimètres; sous lequel est logé un horizon de ‘saprolite’, nettement plus argileux.
La présence de cette ‘formation alluvio-colluviales annciennes‘ est observée en piémont de certains crus, à une altitude moyenne de ±235 mètres, où la pente est généralement inférieure à ±5%: (du Nord au Sud) Juliénas, Saint-Amour, Chénas, Moulin-à-Vent, Fleurie, Morgon et Régnié. Ce type de formations couvre ±37% de la surface totale des Crus du Beaujolais.
Le rapport ‘Sigales’ (voir l’intro de ce segment) indique que “les critères de qualité de ce type de sol en matière viticole sont assez mal définis.” Cela en raison particulièrement du caractère hydromorphe (saturation régulière en eau) observé en maints endroits.

• LES ROCHES VOLCANIQUES BLEUTÉES OU SCHISTEUSES (ou ‘formations volcano-sédimentaires du cortège des pierres bleues’):

Ce sont des roches métamorphiques, denses, qui s’observent que sur ±10% du périmètre entier des Crus. Celles-ci constituent la roche-mère de parties significatives des crus Juliénas, Saint-Amour et Côte de Brouilly, même importante sur ce dernier, et du secteur de Côte de Py et Javernière de Morgon. Cette série de ‘pierres bleues’ regroupe des roches bien différentes, telles que plusieurs variétés de laves (émises par des volcans), associées à des roches plutoniques (refroidies en profondeur) et même de vieux sédiments, le tout étant métamorphisé (faciès schistes verts).
L’apparence remarquable de ce type de roches en accentue l’intérêt. Celles-ci ont des pigmentations jouant du gris sombre, au vert et au bleu ‘canard’. Les caractéristiques de cette formation sont assez spécifiques, entre autres: exempte de quartz, minéral prépondérant du granite; pH neutre, alors que les sols associés au granite sont acides;  texture, limon fin/sablo argileux, contrastant avec la texture sablonneuse des sols sur granite.



 

3 ⇒ Physiographie de Moulin-à-Vent

3-A ⇒ Données topographiques

Les lignes de niveau permettent d’appréhender la physiographie de l’aire de Moulin-à-Vent. Les traits rouges sont abordés immédiatement à la suite.

Nous élaborons sur les impacts de ces aspects physiographiques dans le volet Prééminence de Moulin–à-Vent. En bref, les paramètres physiographiques de Moulin-à-Vent sont très avantageux, les plus avantageux des dix crus.

  • L’altitude moyenne de l’aire est de 255 mètres. Le vignoble culmine à 442 mètres et son point le plus bas est à 184 mètres. La distribution des altitudes est la suivante:
    43% entre 220 m et 260 m;
    23% entre 260 m et 300 m;
    12% entre 300 m et 340 mètres;
    22%: autres altitudes.
  • Quatre échines, ou croupes, aux axes plus ou moins Ouest-Est, déterminent des expositions dans le spectre, favorable, de l’Est au Sud-Ouest sur 85% de l’aire.
    Plus précisément :
    à l’Est pour 24%;
    au Sud-Est pour 27%;
    au Sud pour 22%;
    au Sud-Ouest pour 12%.
  • La distribution des pentes sur l’aire est la suivante:
    25% selon une pente égale ou inférieure à 5%;
    40% entre 5% et 10%;
    16% entre 10 et 15%;
    15% entre 15 et 20%;
    4% selon une pente supérieure à 25%
    Déclivité égale ou moindre de 15% sur 81% de l’aire

En bref, les paramètres physiographiques de Moulin-à-Vent sont très avantageux, les plus avantageux des dix crus.

 


3-B ⇒ Quatre croupes (ou dorsales), dont une magistrale

Les traits rouges déterminent les axes des quatre croupes , ou dorsales, de l’aire de Moulin-à-Vent. Le trait le plus large est celui de la croupe nettement dominante, magistrale, de Moulin-à-Vent.

Grosso modo, la croupe majeure s’observe à partir du lieu-dit Rochegrès, vers l’altitude ±360 mètres où elle est très bombée, et elle s’étire en s’abaissant graduellement jusqu’au lieu-dit La Roche à l’altitude ±230/240 mètres, où s’amorce sa déclinaison vers la plaine. Cette croupe domine le paysage de Moulin-à-Vent; d’ailleurs le moulin-à-vent emblématique du cru est situé sur sa crête, dans le lieu-dit … ‘Moulin-à-Vent’.

La section 4-B porte spécifiquement sur la géologie de cette crête dominante.



4 ⇒ Géologie de l’aire de Moulin-à-Vent

4-A → Cartographie et descriptif

Deux types de sols recouvrent 90% de l’aire de Moulin-à-Vent: les sols sur ‘granites’ (53 %) et les sols de ‘formations de piémonts et alluvions anciennes’ (37%); (N.B.: le rapport spécifique au cru de Moulin-à-Vent désigne plutôt cette dernière formation sous ‘formations alluvio-colluviales annciennes’, ce qui nous apparait opportun compte tenu de la description qui en est faite à la suite.)

Analogiquement, ces deux types de formations sont des ‘demi-sœurs’ (notre terme). Le ‘saprolite’ du granite (description plus haut dans ce texte), présent sous l’horizon de surface de ±30/40 cm, représente leur ‘génétique’ commune. Sur le piémont, le saprolite présente des caractéristiques spécifiques, particulièrement de l’hydromorphie, une saturation régulière en eau.

L’illustration de gauche ci-bas circonscrit la localisation des ‘sols sur granite’. Rappel: ces sols sont logés essentiellement sur le coteau, où la pente est généralement supérieure à 5%.
Sur l’illustration de droite ci-bas‘ apparait le périmètre de la ‘formation alluvio-colluviales annciennes’. Rappel: ce sont des dépôts issus de la
désagrégation, l’altération, de sols de granite du coteau qui ont été déplacés au fil du temps (longueur de temps) vers et sur le piémont via les activités de colluvionnement et d’alluvionnement.

Les terroirs situés sur des sols granitiques (image de gauche) sont très majoritairement situés sur la partie de l’aire de Moulin-à-Vent placé sur la commune de Chenas; celle-ci comprend les lieux-dits les plus réputés, entre autres La Rochelle, Rochegrès, Les Vérillats… La partie de l’aire sur des ‘sols d’alluvions-colluvions anciennes’ est plutôt située vers et sur le piémont, soit sur territoire de la commune de Romanèche-Thorins.

Toujours est-il …
La cartographie géologique conventionnelle, référentielle, du BRGM indique que la roche-mère, le substrat rocheux, de la zone en piémont de l’aire Moulin-à-Vent est granitique.
La cartographie géo-pédologuique issue de l’étude Sigales indique plutôt que la roche-mère y est une ‘formation superficielle’ composée d’alluvions et colluvions provenant du coteau granitique.
Toujours est-il qu’au regard de la viticulture, la ‘formation superficielle’ en tant que roche-mère est le ‘statement’ approprié: Selon Sigales, plus ou moins 50% de la masse des racines se loge à moins de 30 ou 40 cm de profondeur, tandis que les dernières radicelles atteignent parfois plus d’un mètre. Or, la profondeur de cette ‘formation superficielle’ serait généralement supérieure au domaine des racines.

 

4-B → Géologie spécifique de la crête (ou dorsale) dominante

Quatre croupes placées dans le sens descendant du versant, du Nord-Ouest au Sud-Est, ondulent l’aire de Moulin-à-Vent, de façon plus marquée dans la partie supérieure. Une d’elles est imposante par sa convexité considérable et son allongement prononcée.

Le trait rouge prononcé correspond à l’axe de la croupe majeure de l’aire de Moulin-à-Vent.

Grosso modo, la croupe dominante s’observe à partir du lieu-dit Rochegrès, vers l’altitude ±360 mètres où elle est très bombée, et s’étire en s’abaissant graduellement jusqu’au lieu-dit La Roche à l’altitude ±230/240 mètres, où s’amorce son abaissement vers la plaine. Elle domine le paysage de Moulin-à-Vent; d’ailleurs le moulin-à-vent emblématique du cru est situé sur sa crête, dans le lieu-dit … ‘Moulin-à-Vent’.

L’image est une superposition sur Google Map de la carte des lieux-dits de Moulin-à-Vent, que nous avons ensuite développée en 3D. Le trait rouge représente l’axe de la dorsale maîtresse. Quelques uns des lieux-dits inscrits dans le ‘couloir’ de cette dorsale, ou croupe, y sont identifiés: La Rochelle, Les Vérillats, La Roche, …

La crête de la croupe dominante coïncide avec des filons (injections éruptives), assez rectilignes, dont la composition minéralogique est particulièrement chargé en silice avec beaucoup de cristaux de quartz. Le quartz étant un minéral très dur et peu érosif, ces filons forment ainsi l’armature de la croupe granitique. Des filons injectés de matières éruptives s’observent ailleurs sur l’espace des Crus du Beaujolais, cependant, virtuellement seuls ceux de Moulin-à-Vent sont caractérisés par leur forte teneur en quartz.
Il est à signaler que la croupe principale est en lien avec des terroirs très notoires. Les périmètres des lieux-dits suivants, tous réputés, sont en contact avec cette croupe: Rochegrès, Les Caves, La Rochelle, Les Vérillats, Les Thorins, Le Moulin-à-Vent, La Roche et Carquelin. Le Rapport général de l’Étude géo-pédologique des terroirs du Beaujolais’ et le ‘Rapport pour le cru Moulin-à-Vent’, produits au début de la présente décennie, ne fournissent cependant aucune clé pour appréhender le rapport, assez irrésistible, entre cette croupe dominante et la ‘génétique’ supérieure du point de vue viticole des lieux-dits en contact avec celles-ci.

La pierre sur l’illustration de gauche est nommée ‘lard’. Le rapport Sigales indique « qu’il s’agit de tuf à cristaux de couleur globalement rougeâtre avec des cristaux et litages clairs. En raison de cet aspect fluidal, presque ‘sanguin’, cette roche est appelée par les vignerons: le ‘lard’. La composition minéralogique est particulièrement chargée de silice avec beaucoup de cristaux de quartz. » Ce type de caillou est un indice de la présence proche de filons quartziques, spécifiques à Moulin-à-Vent.

Ce sol rose est curieux. C’est du ‘gore’ de Moulin-à-Vent. La roche granitique entièrement désengrenée.

Moulin-à-Vent: breffage ← Onglet précédent   Onglet suivant → Prééminence de Moulin-à-Vent