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Gevrey-Chambertin: breffage

Révisé en décembre 2022

Les volets de ce segment:
1→ Deuxième plus grand territoire viticole en Côte d’Or, premier en Côte de Nuits
2→ Physionomie viticole: deux secteurs, coteaux, Nord et Sud, et un considérable ‘cône alluvial’ en piémont.
3→ Nomenclature des climats
4→ Classements historiques des climats
5→ Gevrey-Chambertin: aspirant à la suprématie en Côte de Nuits
6→ Les quatre ‘quartiers’ du finage
7→ Création des appellations du finage
8 → Histoire de Gevrey-Chambertin
9→
Bibliographie


1⇒ Deuxième plus grand territoire viticole en Côte d’Or, premier en Côte de Nuits

En regroupant les aires des trois niveaux d’appellations − communal, Premiers Crus et Grands Crus−  le territoire viticole Gevrey-Chambertin compte 481,7 ha; 532,3 hectares en incluant la partie du finage de Brochon qui est repliée dans l’AOC ‘Gevrey-Chambertin’.
Beaune (Côte de Beaune) qui compte 541,4 hectares est le plus vaste territoire viticole de la Côte d’Or. Suivent Gevrey-Chambertin (Côte de Nuits) et ensuite Meursault (Côte de Beaune) avec 449,7 hectares.

Les données du tableau sont tirées de ‘Climats et lieux-dits des grands vins de Bourgogne’ de Sylvain Pitiot (2010)



2→ Physionomie viticole: deux secteurs, coteaux Nord et Sud, et un considérable ‘cône alluvial’ en piémont

→ Préambule

Il importe de faire un préambule afin de bien saisir la physionomie du territoire viticole de Gevrey-Chambertin: Des combes, ou vallées sèches, s’observent tout le long des ±60 kilomètres sur lesquels s’étire de La Côte, soit sur la forte majorité des finages, sinon tous. La cisure créée par la combe de Lavaux sur le versant de Gevrey-Chambertin est majeure. Étroite et profonde, aux allures de gorge, celle-ci débouche plus ou moins au centre du finage de Gevrey-Chambertin.
Comme toutes les autres, cette combe origine d’abord d’une fracture, transversale à La Côte, survenue à l’époque de l’Oligocène. Subséquemment, lors des périodes glaciaires − la dernière s’étant terminé il y a ±20 000 ans −, de puissants torrents d’eau de fontes printanières et estivales ont emprunté les axes de ces failles, précaires et altérables, et les ont graduellement excavées, sculptées. Le profil particulièrement encaissé, impressionnant, de la Combe de Lavaux s’explique par la dureté du Calcaire de Comblanchien; une formation rocheuse peu érosive et ne s’entaillant conséquemment que selon un profil de couloir, de gorge (illustration ci-contre). Les flots périglaciaires ont dévalé les combes en arrachant, dans leur fureur, des éléments au socle — pierres, cailloux, sables et autres— et les charriant, pour finalement les ‘délester’ au pied de La Côte au terme du déchainement. Les amas alors abandonnés sont nommés ‘cônes alluviaux’. Ayant une configuration de lobes, les cônes alluviaux sont constitués d’autant de couches que de saisons de fontes périglaciaires survenues. Il faut le souligner, ces cônes alluviaux sont de bons terroirs viticoles.

 

→ Le magistral ‘cône alluvial’ associé à la Combe de Lavaux

Au débouché de la Combe de Lavaux, au pied du vignoble de Gevrey-Chambertin, le périmètre de ‘délestage’ fut exceptionnel − versus les autres cônes alluviaux jalonnant le piémont de La Côte −, s’étendant jusque dans la plaine de la Saône.
Explications du gigantisme de la Combe de Lavaux: d’une part, il y a l’étroitesse de la combe, qui a resserré les flots et en a ainsi accru leur intensité; et d’autre part, le ‘bassin versant’ qui associé à la combe qui est particulièrement considérable, si bien que le drainage d’eau de fonte dirigé vers la Combe de Lavaux depuis les Hautes Côtes fut très abondant. Le périmètre de ce cône alluvial couvre près de 50% de le la superficie totale de l’AOC communale ‘Gevrey-Chambertin’, soit à une surface de près de ±180 hectares, supérieure à la plupart des autres aires communales en Côte d’Or.

Le plus long trait rouge correspond au parcours de la Combe de Lavaux, débutant dans les Hautes Côtes. Le trait le plus court est celui de la Combe La Bossière, de moindre importance. Les deux convergent à leur débouché sur La Côte. Quelques climats de la ‘Côte St-Jacques’ −particulièrement Estournelles St-Jacques, Clos des Veroilles, Lavaut-St-Jacques, … − sont situés sur le flanc Nord de l’embouchure de la Combe de Lavaux sur La Côte.
L’image montre que les deux versants de Gevrey-Chambertin sont décalés l’un de l’autre, celui des Grands Crus avançant vers l’Est.

→ Les versants Nord et Sud de Gevrey-Chambertin

La Combe de Lavaux a fractionné le finage de Gevrey-Chambertin en deux parties, les versants Sud et Nord; le versant Sud étant décalé de celui du Nord, vers l’Est. Les deux versants comportent des dissemblances stratigraphiques, explicables par des décrochages, ou décalages, tectoniques associés notamment à la faille à l’origine de la combe. En fait, les formations rocheuses sont globalement les mêmes sur les deux versants, mais ne s’observent pas aux mêmes altitudes d’un côté et de l’autre. Entre autres, le Calcaire à Entroques s’observe dans le créneau altitudinal 260/280 mètres sur le versant Sud (qui est celui des Grands Crus), et plutôt dans le créneau 300/350 mètres sur le versant Nord (celui de la Côte Saint-Jacques); aussi, absent du versant Nord, le Calcaire de Comblanchien est bien présent sur la partie inférieure du versant Sud; et absentes du versant Sud, les Marnes sableuses forment l’assise de la partie inférieure du versant Nord. Voir ‘géologie/physiographie de Gevrey-Chambertin‘.



3 ⇒ Nomenclature des climats

Carte des lieux-dits (non pas les climats) de Gevrey-Chambertin produite par Sylvain Pitiot et Jean-Charles Servant.

→ Volet A: Grands Crus et Premiers Crus

En s’appuyant sur le répartition en trois secteurs qui est étayée au thème précédent (‘Physionomie viticole: deux secteurs en coteaux, Nord et Sud, et un ‘cône alluvial’ considérable en piémont), le tableau à la suite fournit la nomenclature des climats en Grands Crus et Premiers Crus de Gevrey-Chambertin:


Énumération et superficies selon ‘Climats et lieux-dits des grands vignobles de Bourgogne’, Sylvain Pitiot, 2010
Note 1: La ‘Côte St-Jacques‘ regroupe les climats environnant le renommé climat Clos St-Jacques. Nous y distinguons deux sous-secteurs: √ ‘près Combe de Lavaux‘, groupant les climats situés sur le flanc, le dévers, du débouché de la Combe de Lavaux, exposés globalement et singulièrement au Sud-Est: Lavaut, Estournelle, Les Veroilles, … (voir la carte à la suite); et √ ‘près Brochon‘ (Cazetiers, Combe au Moine, Champeaux, …), regroupant les climats avoisinant le territoire de la commune de Brochon, lesquels sont placés dans l’axe général du versant de la Côte de Nuits, selon une exposition à l’Est.
Note 2: Un seul climat noble, le Premier Cru ‘Craipillot’, est placé sur le cône alluvial associé à la Combe de Lavaux. La lecture de ‘Physionomie viticole: deux secteurs en coteaux, Nord et Sud, et un considérable ‘cône alluvial’ en piémont’ qui précède est préalable pour une bonne compréhension.

Note 3: Le climat ‘Mazoyères-Chambertin’ est fréquemment replié sous ‘Charmes-Chambertin’.

 

→ Volet B: Climats en AOC ‘Gevrey-Chambertin’

Un chapitre spécifique, ‘Gevrey-Chambertin: AOC singulière‘, a été produit. Des commentaires afférents au tableau qui suit y figurent.



4 ⇒ Classements historiques des climats 

Les classements historiques et référentiels sont commentés à la suite du tableau.

* Le climat Mazoyères-Chambertin est généralement replié sous Charmes-Chambertin.

• Classement de Jules Lavalle (1855)
Le Dr Jules Lavalle a rédigé ‘Histoire et Statistique de la Vigne et des Grands Vins de la Côte d’Or’ en 1855. L’ouvrage est une référence majeure, représentant le premier essai de classement, complet et consciencieux, des climats de la Côte d’Or. Ce classement est réalisé par commune, par finage. La catégorisation comprend cinq niveaux: ‘Tête de Cuvée’, ‘Première Cuvée’, ‘Seconde Cuvée’, ‘Troisième Cuvée’ et ‘Quatrième Cuvée’. Jules Lavalle utilise aussi la mention ‘Hors Ligne’ en certains endroits, entre autres pour classer le Clos de Vougeot et quelques climats d’Aloxe-Corton, Prémeaux-Prissey et Maranges. Il indique en page 92 de son ouvrage que les ‘têtes de cuvée‘ et les ‘hors ligne‘ sont dans la même classe, sans toutefois mentionner les particularités ou circonstances associées aux attributions des cotes ‘hors ligne’. Au sujet de l’éventuelle comparaison de classes identiques d’un finage à l’autre (exemple: les climats en ‘Première Cuvée’ sur Gevrey par rapport aux ‘Première Cuvée’ sur Beaune), Jules Lavalle a écrit « Je n’ai étudié les vins de chacune des communes de la Côte comme si les autres communes n’eussent pas existé et la classification que j’ai donnée n’est vraie que pour chacune d’elles prises isolément. »

• Classement du Comité d’Agriculture et de Viticulture de l’arrondissement de Beaune (1860)
Le Classement de 1860 du Comité d’Agriculture et de Viticulture de l’Arrondissement de Beaune fut produit pour la promotion des vins de Bourgogne lors de l’exposition universelle de Londres de 1862. L’arrondissement de Beaune est un des cinq arrondissements du département de la Côte d’Or. Voici quelques extraits des notices liées audit classement: « Non seulement chaque commune, mais encore chaque climat, et souvent chaque parcelle a été l’objet d’un examen consciencieux de la part de cette Commission qui a puisé ses renseignements aux meilleures sources. De plus, avant d’être définitivement arrêté, le classement de chaque commune a été soumis à une enquête publique par M. le Préfet de la Côte-d’Or. / Les observations recueillies dans les diverses localités ont été l’objet d’un nouvel examen très approfondi et le classement a été modifié en vertu des observations qui ont été reconnues fondées. Nous osons donc le dire, le plan que nous publions présente toutes les garanties désirables de sincérité et d’exactitude. / La première classe comprend les vignes qui ont paru réunir à un haut degré toutes les conditions voulues pour produire un vin de choix; ce qu’on appelle ordinairement les têtes de cuvées et premières cuvées. La seconde classe (vulgairement nommée secondes cuvées) comprend les vignes placées dans des conditions un peu moins favorables, par rapport à la nature du sol, à son exposition, à son inclinaison. La troisième classe (troisièmes cuvées) les vignes qui, tout en produisant des vins dignes d’être classés parmi les vins fins, se trouvent placées sur l’extrême limite des bons climats. »
Cette classification a été réalisée pour la promotion des vins de Bourgogne lors de l’exposition universelle de Londres de 1862. Résultat d’une démarche rigoureuse et formelle, celle-ci couvre les finages de l’arrondissement de Beaune (les finages de Santenay, au Sud, à Vougeot, au Nord) et également les finages de l’arrondissement de Dijon allant de Chambolle-Musigny à Gevrey-Chambertin.
Une notice() précise, judicieusement, que « (le classement afférent aux finages de) l’arrondissement de Dijon (a été effectué) par une société de viticulteurs ».
Ce classement de Gevrey-Chambertin obtenu de l’exercice ‘d’une société de viticulteurs’  est partiel, ne couvrant que les terroirs les plus nobles de Gevrey.
Ladite mention figure sur la planche cartographique de la classification du Comité de Beaune « dessinée par M.L. Bonnamas / ÉD BATAULT MOROT, ÉDITEUR À BEAUNE / 1867 ».

• Classement de Camille Rodier (1920)
Dans son ouvrage important ‘Le Vin de Bourgogne’, Camille Rodier, co-fondateur, avec Georges Faiveley, de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin, écrit « Nous tenons à ce qu’il soit établi que nous n’avons pas cherché à faire un classement nouveau, mais que le travail que nous présentons aux lecteurs résultent de deux classements faisant autorité à des titres différents, savoir … » et il nomme les classements de Jules Lavalle (1855) et du Comité d’Agriculture et de Viticulture de l’arrondissement de Beaune de 1860. Il n’en adapte pas moins certains éléments de ces deux classements, avec justesse, d’autant que les valeurs des climats étaient certainement mieux connues quelques décennies après ceux nommés.
Après les classements historiques de Jules Lavalle et du Comité d’Agriculture et de Viticulture de l’arrondissement de Beaune de 18650, le classement de Camille Rodier doit également être considéré tel une référence importante.

• Classement de Jasper Morris (2010)
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un classement historique, nous avons jugé bon de l’inclure. Dans son livre de 2010, ‘Inside Burgundy’, Jasper Morris attribue un classement à tous les climats homologués en Grands Crus et en Premiers Crus. De façon générale, il appuie leur statut formel. Toutefois, pour certains finages il prime certains Premiers Crus et/ou Grands Crus en leur octroyant la mention ‘outstanding’ ou ‘exceptional’; et en contrepartie il atténue le classement formel de certain climats. Ainsi, sur le finage de Gevrey, Jasper Morris ajoute des superlatifs à six climats.



5 ⇒ Gevrey-Chambertin: vignoble aspirant à la suprématie en Côte de Nuits

Occupons-nous brièvement à entrevoir le finage prééminent de la Côte de Nuits. Chambolle-Musigny vient à l’esprit, mais ce sont surtout les noms de Gevrey-Chambertin et Vosne-Romanée où l’attention se concentre: Gevrey-Chambertin détient huit Grands Crus totalisant 87,1 hectares, tandis que Vosne-Romanée en possède six pour 27,8 hectares.
Les Grands Crus de Vosne-Romanée se cataloguent, selon l’éminent Jules Lavalle, en quatre ‘Tête de Cuvée’ (Romanée-Conti, La Romanée, La Tâche et Richebourg) et deux ‘Première Cuvée’ (La Grande Rue et Romanée-St-Vivant). Les Grands Crus de Gevrey-Chambertin comptent deux ‘Tête de Cuvée’ (Chambertin et Chambertin-Clos de Bèze), lesquelles totalisent cependant une superficie qui double celle de l’ensemble des Grands Crus de Vosne, et six ‘Première cuvée’ ou ‘Deuxième Cuvée’ (Ruchottes, Mazis, Chapelle, Griotte, Charmes et Latricière).
Quant aux Premiers Crus, Vosne-Romanée obtient de Jules Lavalle quatre ‘Première Cuvée’ (Malconsorts, Brûlés, Beaux-Monts et Suchots’) et Gevrey-Chambertin en a un nombre équivalent, totalisant une superficie assez équivalente (Clos St-Jacques, Estournelles St-Jacques, Cazetiers et Clos des Verroilles).
Bilan: autorité à Gevrey, prestige à Vosne.

Jules Lavalle  est l’auteur en 1855 du premier classement solide, référentiel, des climats de La Côte. Lavalle nous met en garde de ne pas assimiler les crus de même rang, exemple ‘Première Cuvée’, d’une commune à l’autre. Les classes de Lavalle nous apparaissent néanmoins assez équivalentes d’une commune à l’autre sur le territoire de la Côte de Nuits.



6 ⇒ Les quatre ‘quartiers’ du finage


CLIQUEZ SUR l’illustration POUR L’AGRANDIR
Les quartiers sont localisés par les lettres de A à D:

A: quartier ‘Rue Haute’ (tout au haut de l’illustration)
B: quartier ‘Rue Basse’ (endroit de la mention ‘Gevrey-Chambertin)
C: quartier ‘Les Baraques’ (contre le trait bleu, la Route D974)
D: quartier de la gare (tout au bas de l’illustration)

La bourgade de Gevrey-Chambertin a toute son histoire qui se déroule de la montagne à la plaine; et c’est chaque fois le calme appel d’une route nouvelle qui entraîne chaque mouvement de sa descente.” (Gaston Roupnel, voirVersion Gevrey des 3 ‘M’ de Bordeaux‘).
À la fin du Moyen Age, le village occupait une position haute, sur les premières pentes du talus, autour de l’église et du château; aux 16e et 17e siècles, sollicitées par le chemin de piémont, les maisons descendirent un peu plus bas, créant un noyau villageois ou se mêlent maisons de tâcherons et riches demeures; mais au 18e siècle, la grande route de la plaine (actuelle route nationale D974), très active, provoque une nouvelle extension vers l’Est: un quartier nouveau se crée, ‘Les Baraques’; et la voie ferrée, exerçant son influence, favorisa des installations industrielles et un développement résidentiel connexe.” (Rolande Gadille, ‘Le vignoble de la côte bourguignonne’, 1967)

Ayant une population de plus de 3000 habitants, Gevrey-Chambertin est le chef-lieu d’un canton de 32 communes. Sa notoriété lui est apportée d’abord par son vignoble. Outre la viticulture, une activité importante du milieu est rattachée à l’important triage ferroviaire à l’Est de son territoire, dans la plaine.

Les quartiers de Gevrey sont relativement détachés l’un de l’autre.

• S’il apparait le plus réduit de taille, juché discrètement assez haut sur le versant, le secteur nommé ‘Rue Haute’ (‘A’ sur l’illustration), est le berceau de Gevrey-Chambertin. Les principaux bâtiments historiques, dont le Château de Gevrey-Chambertin, y sont situés. Ce quartier est immédiatement adossé aux climats Clos St-Jacques et Les Cazetiers. C’est le ‘quartier’ que tous les visiteurs devraient parcourir à pied et qui est hélas manqué par plusieurs en raison de sa position en retrait de la Route des Grands Crus.

• Le quartier ‘Rue Basse’ (‘B’ sur l’illustration) a constitué l’extension, au bas, du premier quarter bâti. C’est le seul périmètre parcouru par bien des visiteurs puisqu’il est traversé par la ‘Route des Grands Crus’ et qu’il regroupe les activités d’accueil touristique et quelques beaux bâtiments bourgeois du 18e et 19e siècle.

Au cœur de Gevrey-Chambertin, dans le quartier ‘rue basse’, la rue Gaston Roupnel. Le bâtiment avec la porte voutée à l’extrémité est celui des anciennes halles.

• Le troisième quartier, ‘quartier des Baraques ‘, apparait sous ‘C’ sur l’illustration. Son développement est en rapport direct avec la construction de la Route Dijon-Beaune (D974) au 18e siècle. Ce quartier comporte un fort contraste entre le bâti banal dans l’axe de la D974 et sa charmante et la paisible Place des Marronniers, lieu de transition entre ‘Les Baraques’ et ‘Rue Basse’.

Ne surtout pas se faire une impression de Gevrey-Chambertin uniquement par la traversée de la commune via la D974, l’axe qui détermine le ‘quartier des baraques’. En retrait de cette route achalandée, les quartiers ‘rue haute’ et ‘rue basse’ sont définitivement plus pittoresques.

• À l’Est de la route Dijon-Beaune, le quatrième quartier, de la gare, aux alentours de ‘D’ sur la carte, bien qu’il accueille les installations de quelques producteurs, a des fonctions surtout résidentielle (banlieue de Dijon) et industrielle. L’important triage ferroviaire de Gevrey-Chambertin et la gare de Gevrey-Chambertin sont en retrait, à ±1,5 kilomètre à l’Est de la route Dijon-Beaune.



7⇒ Création des appellations du finage

• Formation du syndicat des producteurs de la commune en septembre 1928 et subséquemment, la même année, celui du Chambertin.
• En vertu de la Loi sur les Appellations Contrôlées (AO et non pas AOC), le Tribunal civil de Dijon fixe l’aire de l’AO ‘Gevrey-Chambertin’ le 18 avril 1929; confirmation par la Cour d’appel le 20 mai 1930. L’aire comprend la portion orientale de Brochon, jouxtant le finage de Gevrey-Chambertin.
• En septembre 1929, présidé par le Général Henri Rebourseau, le syndicat de producteurs du Chambertin (Chambertin et Clos de Bèze) est formé. Rebourseau a aussi formé et dirigé le syndicat des producteurs Clos Vougeot; un authentique général.
• L’AO ‘Chambertin’ est décrétée par des jugements du Tribunal de Dijon du 2 février 1931 et 18 juillet 1932; de même que les Grands Crus adjoignant le qualificatif ‘Chambertin’ au leur identité (Charmes-Chambertin, Chapelle-Chambertin, …).

Les vin produits par ces terroirs (finage réduit à une faible lanière, tel Brochon), en trop faible quantité, n’avaient que peu de chance de se faire connaître, sinon à la faveur de climats particulièrement réputés. Bien souvent ils furent commercialisés sous le nom du village voisin, au terroir plus vaste …” (‘Le Vignoble de la Côte bourguignonne’, Rolande Gadille)



8 ⇒ Histoire de Gevrey-Chambertin: voir Histoire de Gevrey en ‘parcelles


9→ Bibliographie

Nous avons eu le privilège de consulter des documents et livres riches et étonnants, nommés à la suite, qui nous furent prêtés très courtoisement par notre ami Jean-François Bazin.
→ ‘Le Château de Gevrey-Chambertin’, Historique par le Chanoine Jean Mariller,  (Les Cahiers de Vergy no. 14)
→ ‘Monographie et histoire de Gevrey-Chambertin’, Jacques Bazin, 1961
→ ‘Le Château de Gevrey-Chambertin à travers les archives’
→ ‘Histoire de Gevrey’, H. Vienne, 1850
→ ‘Vignerons à Gevrey-Chambertin 1847-1952’ Christine Magnin
→ Mémoires, Gevrey 1900, document manuscrit, Charles Magnien
→ ‘Chambertin’, Jean-François Bazin, 1990

Aussi, voir ‘La Côte (d’Or): bibliographie

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