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‘Gevrey-Chambertin’: AOC singulière

Mis à jour: février 2022

Différemment de la plupart des autres finages majeurs de la Côte de Nuits (Vosne-Romanée, Chambolle-Musigny, Nuits-St-Georges…), pour lesquels la route D974 correspond à la limite orientale de leur aire communale, une proportion importante de l’aire communale de ‘Gevrey-Chambertin’ se prolonge à l’Est de ladite route. Cette ‘excroissance’ à l’Est de la D974 repose sur une partie considérable du cône alluvial, ou cône de déjection, associé à la Combe Lavaux, une gorge impressionnante en amont de Gevrey. Ce cône alluvial comprend en fait deux parties réparties respectivement de part et d’autre de la D974. Ceci dit, il y a lieu de distinguer trois secteurs sur l’aire de Gevrey-Chambertin village, déterminant autant de profils de vins: 1) le périmètre du cône alluvial; 2) la partie basse du versant Nord, côté Brochon; et 3) la partie basse du versant Sud, sous les Grands crus. Tout amateur ayant certainement en cave des ‘Gevrey-Chambertin’, la plus vaste des aires en AOC village de La Côte, nous jugeons bon de commenter ces terroirs.

CONTENU:
1 ⇒ AOC ‘Gevrey-Chambertin’: aire vaste et singulière
2 ⇒ Les trois principaux secteurs de l’aire communale: ‘Gevrey-Chambertin’
2-A‘Versant Nord – secteur Brochon’
2-B → ‘Versant Sud – sous les crus nobles’
3-C→ Zone centrale sur ‘cône alluvial’
3 ⇒ Illustrations de la Combe de Lavaux et récit inédit imageant la formation du cône alluvial qui lui est associé.
4 → Biblographie

 

1 ⇒ AOC ‘Gevrey-Chambertin: aire vaste et singulière

• Explication sommaire de sa grande étendue:
D’une superficie de 360 hectares, l’aire de l’AOC ‘Gevrey-Chambertin’ est nettement la plus vaste de toutes les aires en appellation communale de La Côte. S’inscrivent ensuite les superficies des aires des AOC Meursault (316 ha), Marsannay −Marsannay rouge et blanc, excluant l’aire de ‘Marsannay rosé’− (302 ha ), Côte de Nuits-Village’ (298 ha), Santenay (266 ha), Savigny-les-Beaune (233 ha), …
Deux facteurs expliquent son extension: D’une part, le long segment qu’accapare sur La Côte le territoire de Gevrey-Chambertin et la portion de celui de Brochon qui lui est annexée, soit au total ±3,5 km d’allongement Nord-Sud. À titre comparatif, Morey-St-Denis, Chambolle-Musigny et Vosne-Romanée occupent respectivement une longueur de ±1,5 km sur La Côte. D’autre part, le caractère atypique conféré par la dimension impressionnante du cône alluvial associé à la Combe Lavaux, sur lequel s’appuie la moitié de l’aire.

CLIQUEZ SUR L’ILLUSTRATION POUR L’AGRANDIR. L’image découpe (traits jaunes) schématiquement les aires d’AOC communales de Nuits-Saint-Georges (apparait seulement le versant Nord de cette commune), Vosne-Romanée, Chambolle-Musigny, Morey-Saint-Denis et Gevrey-Chambertin; le périmètre de cette dernière aire communale étant délimité de façon intégrale. La route D974, Dijon-Beaune, tracée en bleu, correspond systématiquement à la limite orientale des aires de Nuits (rappel: secteur Nord strictement), Vosne et Chambolle. À Gevrey, une portion de ±65% de l’aire communale est située à l’Est de la D974. Ce contexte singulier est propre à Gevrey-Chambertin en Côte de Nuits.

• Exceptionnel ‘cône alluvial’ de Gevrey-Chambertin:
Le long versant de La Côte, de ± 65 km de longueur, est entaillé de multiples combes, des vallées sèches pour la plupart. Aux époques périglaciaires − la dernière il y a ±20 000 ans − prenant leurs sources en de multiples endroits de leur bassin versant − se déployant pour plusieurs jusqu’aux abords des plateaux situés dans l’arrière-pays de La Côte −, des torrents résultant de la fonte des neiges des périodes printanières et estivales ont dévalé et échancré graduellement chaque combe, en y charriant des masses de matériaux: galets, pierres de toutes tailles, cailloux, sable, argile et autres, notamment détachés du socle par gélificrationAux débouchés des combes sur le grand versant, La Côte, perdant leur puissance, les torrents ont délesté les matériaux transportés, qui se sont accumulés par couches successives annuelles sur des étendues généralement en forme de lobe. Ces accumulations sont nommées ‘cônes alluviaux’ − alluvial car transporté par courant d’eau −, ou ‘cônes de déjection’.
Les débits des eaux de fonte ayant circulé dans la combe de Lavaux furent exceptionnellement considérables et puissants, si bien que les masses de matériaux charriés furent délestées, voire projetées, sur un périmètre considérable, jusque dans la plaine qui prolonge La Côte à l’Est; bref bien au delà de la ligne correspondant aujourd’hui à la route Dijon-Beaune, la D974.
(Ne manquez pas de lire le ‘toujours est-il‘ placé tout au bas qui, de façon pittoresque, explique la dynamique de formation d’un cône alluvial.)

Carte géologique de Gevrey-Chambertin produite par l’équipe d’Adama en 2010 suivant un mandat confié par l’ODG de Gevrey-Chambertin. Un cône alluvial magistral s’étend sur le finage de Gevrey. À chaque combe, une vallée sèche qui découpe La Côte, correspond un cône alluvial. La combe de Lavaux, une véritable gorge de fort dénivelé, dont on peut appréhender son profil par le resserrement en étau des lignes de niveaux, explique l’enflure exceptionnelle du cône alluvial principal de Gevrey-Chambertin.

Au sujet du grand périmètre et la forte projection du cône alluvial associé à la combe Lavaux

Nous croyons ne pas trop nous tromper en établissant que la superficie d’un cône alluvial et sa projection, jusqu’en lisière de la plaine de la Saône pour le cône associé à la combe de Lavaux, relève de l’énergie cinétique (EC); celle-ci se mesurant en fonction de la masse et de la vitesse: EC= 1/2mv2. La masse (m) de matériaux d’un cône est particulièrement tributaire de l’ampleur du bassin versant rattaché au cours d’eau dans lequel ‘déboule’ ultimement l’amas de matériaux générant le cône alluvial; est-il à dire que le bassin versant associé à la combe Lavaux est considérable (pas aisé à quantifier). Puisqu’elle est mise au carré dans l’équation, la vitesse (v) est déterminante. La vitesse du courant découle(!) particulièrement du degré de la pente; dans le cas de la combe Lavaux la déclivité entre son point le plus haut, aux abords du plateau des Hautes Côte, et son débouché sur La Côte est de plus de 200 mètres, sur un parcours de ±4 kilomètres dans son talweg. Est-ce impressionnant? Non si votre point de comparaison est une piste de ski en Isère, oui si il vous est dit que 165 mètres, en ligne droite, sépare Paris de l’embouchure de la Seine à Le Havre, selon un dénivelé de 35 mètres.
Il vous faut maintenant lire, impérativement, le ‘récit inédit imageant la formation du cône alluvial qui lui est associé‘ en section 3 du présent topo.


2 ⇒ Les trois principaux secteurs de l’aire communale: ‘Gevrey-Chambertin’

Illustration des lieux-dits de l’aire de Gevrey-Chambertin par Sylvain Pitiot et J.-C. Servant.

LIEUX-DITS DE L’AOC ‘GEVREY-CHAMBERTIN’
(nomenclature des lieux-dits supérieurs à 2,0 hectares)
Répartition des climats en trois secteurs selon monocepage

Nomenclature des climats extraite de ‘Climats et lieux-dits des grands vignobles de Bourgogne’, Sylvain Pitiot, 2010.
(←) : ce pictogramme accolé à six lieux-dits du secteur du ‘cône alluvial’, indique leur position à l’Ouest de la route D974, du côté du village.
(→) : ce pictogramme accolé à onze lieux-dits du secteur du ‘cône alluvial’, indique leur position à l’Est de la route D974, du côté de la plaine de la Saône.
(¤)  : ce pictogramme, accolé à quatre lieux-dits sous la rubrique ‘autres’, situés du côté Est de la route D974 mais détachés du cône alluvial et adjacents au finage de Morey-St-Denis.
(Rappel: Ne figurent pas dans cette nomenclature les 19 lieux-dits dont la taille est inférieure à 2,0 hectares, lesquels totalisent ensemble 23 hectares.)

2-A → Secteur du ‘Versant Nord – côté Brochon’ (lieux-dits situés sous la bande des Premiers Crus Cazetiers, Combe au Moine, Champaux, …)

Ce secteur totalisant ±75 hectares, situé majoritairement sur la commune de Brochon, s’inscrit dans le quadrilatère délimité au Sud par le village, à l’Ouest par la bande des Premiers Crus Cazetiers/Champaux/Combe au Moine, au Nord par la limite de l’appellation ‘Gevrey-Chambertin’; et au Nord-Est par la rue de Billard. La pente de ce secteur varie de faible à assez forte, entre 3% et 18%. Propice à la production de vins de bon niveau, le substrat du secteur est formé de Calcaire à Entroques, aussi observé en sous-sol de crus prestigieux au Sud du finage, et de Marnes sableuses.
Les lieux-dits Combe du Dessus, En Songe, Au Vellé, En Champs et Champerrier furent classés, favorablement, en ‘Troisième Cuvée’ − avec Craipillot, Fonteny, Cherbaude et Clos Prieur-Haut −, dans l’important classement de Jules Lavalle en 1855.
Dans l’ensemble, les Gevrey-Chambertin ‘village’ de ce secteur sont charpentés, charnus et séveux; des vins généralement de garde. Les climats les plus connus sont Les Jeunes Rois, Champerrier, En Champs, Les Evocelles, …

2-B → Secteur du ‘Versant Sud / sous crus nobles’ 

Ce secteur totalise ±35 hectares. Ses climats sont placés entre la route D974 et la bande des crus nobles comprenant les Grands Cru Griottes, Charmes et Mazoyères et les Premiers Crus Petite Chapelle, Cherbaude, Clos Prieur-Haut et La Perrière. La pente y est faible, de 2% à 3%. Le substrat du secteur est surtout formé de Calcaire argileux.
En général, s’ils ne sont pas particulièrement solides, les vins de ce secteur sont fins et élégants. Les climats connus sont entre autres Aux Echezeaux, Champs Chenys, Aux Ételois, Clos Prieur-Bas, Carouget, …

2-C → Zone centrale sur ‘cône alluvial’

Couvrant ±180 ha ce secteur représente les deux tiers de l’aire communale. Les terroirs de cônes alluviaux sont des amas de matériaux − galet/pierre/caillou/sable/limon/argile/… −, charriés par des torrents, puis délestés sur le piémont, voire même projetés assez loin dans la plaine, en occurrence sur le cône alluvial associé à la combe de Lavaux. Ces cônes alluviaux, représentant une ‘formation superficielle’ en géo-pédologie, ont une profondeur suffisante, jusqu’à ±deux mètres, pour constituer la ‘roche-mère’ du milieu; le système racinaire se ramifiant en large partie, sinon essentiellement, dans ce composite.

Les cônes alluviaux sont-ils que simplement de bons terroirs viticoles?

À l’Est de la route D974, virtuellement dans la plaine de la Saône, en très faible pente, une portion considérable de l’aire de l’AOC communale de Gevrey s’inscrit dans le périmètre du vaste cône alluvial de la Combe Lavaux. Sans l’extension considérable de ce cône, la vocation de cette ‘portion considérable’ n’y serait certainement pas viticole; plutôt agricole. En vertu de ce seul contexte, la formation géologique ‘cône alluvial’ apparait favorable à la vigne.

La Côte est jalonnée d’une multitude de combes, induisant chacune un cône alluvial. Ceux-ci sont-ils tous sur des secteurs en pied de versant, en faible pente? Sont-ils tous associés à des terroirs d’appellation communale, sinon régionale? Dit autrement, les cônes peuvent-ils induire des terroirs nobles, des Premiers Crus, voire des Grands Crus? Pour ‘prospecter’ la question, nous examinons à la suite, du Nord au Sud, les contextes de cônes alluviaux de différents finages de La Côte. Les nombreuses études géologiques réalisées au cours de la dernière décennie par la société ADAMA − Fixin/Côte de Nuit -Village, Gevrey-Chambertin, Morey-Saint-Denis, Chambolle-Musigny, Pommard et Santenay − s’avèrent pertinentes pour l’exercice.
(Pour la suite, ‘faire gaffe’, ne pas confondre ‘bas de versant’, généralement en pente modérée, et ‘pied de versant’, toujours en faible pente.)

√ Sur les aires voisines de Fixin et de Côte de Nuits-Village, les nombreux périmètres adjacents de cônes alluviaux, campés principalement en pied du versant, sont tous des milieux viticoles homologués en appellation communale.
√ Revenons sur Gevrey. À la limite Sud du finage, la combe Grisard, de faible envergure, a projeté son cône alluvial sur une très large partie, environ 50%, du Grand Cru Mazoyères-Chambertin (généralement repliés sous ‘Charmes’). Logé surtout sur le pied de versant, selon une déclivité entre 2% à 5%, ce GC s’étire même jusqu’à la D974, tel le Clos de Vougeot.
√ À Morey-Saint-Denis, en partie basse du versant, selon une pente modérée, de 5 à 8%, une portion d’environ 40% de la surface totale des Premiers Crus du finage s’inscrit sur la moitié de la surface du curieux (en forme de parasol) cône alluvial de la combe du finage. Occupant plutôt le pied de versant, l’autre partie du cône est en appellation communale.
√ À Chambolle-Musigny, le contexte y est bien singulier: d’assez petites tailles, deux cônes sont logés dans le même axe sur le versant. Un, à mi-versant, entre les altitudes de ±270 m et ±285 m, englobe une bonne portion du Premier Cru Les Feusselottes, alors que sa section la plus considérable serait repliée en appellation communale en vertu, manifestement, de son orientation moins favorable au Nord-Est; il y a lieu de convenir que ce cône en position assez haute détermine un terroir au fort potentiel. Le second cône s’étale partiellement sur le bas du versant, notamment sur une partie du célèbre Premier Cru Les Charmes, et partiellement sur le pied de versant en appellation communale.
√ À Vougeot, le Grand Cru Clos de Vougeot, serait déposé en large partie, voire en très large partie, sur un, sinon deux, cône(s) alluvial(aux) − à coup sûr le cône alluvial de la combe d’Orveau et plausiblement une portion du cône alluvial de la combe de Concoeur −;  entre 2% à 5%, la déclivité y est interprétée tantôt de bas du versant, tantôt de pied du versant.
√ À Flagey-Echézeaux, non expertisé par ADAMA, nous nous appuyons sur un document produit en 2008 par la géologue Anne Combaud, avec la collaboration de professeurs de l’Université de Bourgogne, dont le réputé Jean-Pierre Garcia. Ce document comporte une carte géologique, à l’échelle 1/10 000, de la géologie des Grands Crus Echézeaux et Grands Echézeaux. Entre les altitudes de ±260 m et ±280 m, ainsi sur la partie médiane du versant, voire en contact avec la partie supérieure, Les Echézeaux reposeraient en large partie sur le cône alluvial de la combe d’Orveau. Aussi sur le segment médian du versant, les Grands Echézeaux s’appuie en totalité sur ce dernier cône.
√ À Nuits-Saint-Georges, une projection de notre part (monocepage), indique que le fameux Premier Cru Les Cailles est déposé sur un cône alluvial.
√ Enjambons un long segment de La Côte, jusqu’à Pommard. Là, le vaste cône alluvial associé à la gorge de l’Avant-Dheune se développe considérablement au pied du versant: une partie sur un secteur en appellation communale, notamment sur le périmètre du Château de Pommard, et l’autre partie sur un secteur à l’Est de la D974 qui est homologué en appellation régionale. Par ailleurs, il importe de souligner que la petite combe Lulunne, à la limite Nord du finage, étale son cône alluvial, en pente très faible de 2% à 3%, sur une proportion importante du Premier Cru Les Petits Epenots.

√ À Santenay, d’assez faible envergure, le cône alluvial, de la combe de l’endroit s’ouvre sur la partie basse du versant et obtient une homologation en AOC communale.
 
Constations:
• Les cônes alluviaux de La Côte ne se logent pas tous en pied de versant. Plusieurs se déploient partiellement ou en totalité en partie basse du versant. Aussi, quelques cônes s’étalent à mi-versant, comme à Chambollle-Musigny et à Flagey-Echézeaux.
• Les cônes alluviaux de La Côte couvrent des périmètres sur les trois niveaux d’homologation: communal, Premier Cru et Grand Cru.
La pédologie apportait certes des éclairages additionnels pour mieux caractériser les cônes alluviaux. ADAMA n’a toutefois effectué ce type d’expertise que sur Fixin/Côtes de Nuits-Village et Santenay.

Autres lieux-dits
Ceinturés de climats en Premiers Crus, les lieux-dits Les Marchais et Combe de Lavaut, ne bénéficient que d’un classement en AOC communale étant donné leur exposition au Nord. Nous concevons que les vins de ces lieux sont bonifiés en années particulièrement ensoleillées.
√ Situés immédiatement à l’Est de la route Dijon-Beaune et voisinant l’aire communale de Morey-St-Denis, le regroupement des quatre lieux-dits  Les Seuvrées, Roncevie, Reinard et Le Fourneau (pictogramme ¤ leur étant associé dans le tableau ci-haut), reposent principalement sur des Marnes de Bresse. Les vins y seraient tendres et charnus.
√ Isolé et adossé au GC Mazoyères, le lieu-dit ‘Aux Echézeaux’ fut classé très favorablement en Deuxième Cuvée par Jules Lavalle en 1855; pas banal.


3 ⇒ Illustrations de la Combe de Lavaux et récit inédit imageant la formation du cône alluvial qui lui est associé.

CLIQUEZ SUR L’ILLUSTRATION POUR L’AGRANDIR. Une vue aérienne de la Combe de Lavaux développée à partir de Google Earth. Le trait rouge le plus allongé correspond au talweg de la Combe de Lavaux. Le trait rouge le plus court a trait à la Combe Chaudron qui débouche sur le Premier Cru Clos des Varoilles. La combe amorce son parcours à la frange Est du de Chamboeuf qui est logé en bordure du plateau des Hautes-Côtes; le village est perceptible à l’extrémité du trait rouge. La Combe de Lavaux a eu des impacts déterminants tant sur l’histoire de Gevrey-Chambertin (lire impérativement le ‘Toujours est-il’ à la suite) que sur la géologie du vignoble.

La Combe Lavaux depuis le geoportail.

Charles Magnin, de Gevrey-Chambertin, a écrit un texte vers 1940 qui image de façon très pittoresque la formation des cônes alluviaux, en voici des extraits :

Toujours est-il …
Que “L’année 1900 fut bien pénible car le 28 juillet, un orage épouvantable s’abattit sur toute la région… À Gevrey, la pluie tombait avec une grande violence, mais dans la montagne (dans les Hautes-Côtes, sur le plateau surmontant La Côte), à Chamboeuf, Semezanges, Ternant et autre pays (communes), ce fut une trombe d’eau qui se déversa. Un véritable fleuve descendit à la combe de la Serrée, et inonda Nuits-St-Georges, où les habitants furent extrêmement surpris en voyant arriver ce flot, car il n’y avait pas eu d’orage. À la combe de Lavaux (en amont avec Gevrey-Chambertin), le torrent s’engouffra avec une violence extraordinaire, à tel point qu’il emporta la route à hauteur de la roche qui pleure … Cette route fut détruite sur une distance d’une trentaine de mètres. Dans le fonds de la combe (à 25 mètres en contre-bas de la route), d’énormes blocs de roches furent déplacés et roulés, d’énormes bancs de pierres et de sable s’accumulèrent jusqu’à hauteur des premières branches des grands arbres, et les tas de bois, que les scieurs venaient de débiter… furent mélangés et emportés au loin dans un désordre inextricable… Le flot descendit dans Gevrey, augmenté par les eaux du Clos St-Jacques dont le mur qui retenait un véritable lac venait de s’effondrer, noyant le quartier de l’aumônerie (quartier nommé aujourd’hui quartier Rue Haute) … Dans le centre du pays (Gevrey), à la sortie du Grandvaux (cours d’eau intermittent parcourant le talweg de la combe)… la rue de la mairie fut la plus éprouvée. La grand-mère Gouroux âgée de 99 ans, ne fut sauvée que grâce à Armand Dangermain, qui entendant appeler au secours, se précipita avec de l’eau jusqu’au cou et l’emporta en lieu plus sûr. Dans cette rue l’eau avait creusé des trous profonds et la rue était entièrement sous l’eau, plusieurs personnes tombèrent dedans… L’eau est montée jusqu’à 1,76 mètre, rue de Meixvelle. Le torrent inonda les maisons, traversa tout Gevrey pour aller s’épandre dans les champs de l’autre côté de la routeHenri Magnin, essai, vers 1940

 

À l’intérieur de la combe, la route reliant Gevrey-Chambertin aux Hautes-Côtes. Vue de la paroie de la combe, côté Nord.


4 → Bibliographie

→ Bibliographie spécifique au présent thème:

• Bazin Jacques, Manuscrit ‘Monographie et histoire de Gevrey-Chambertin’, 1961)
• Bazin  Jean-François, ‘Chambertin’ (1990) et de ‘Le vin de Bourgogne’ (1996)
• Coates Clive, ‘The wines of Burgundy’, 2008
• Danguy René et Aubertin Charles, ‘Les grands vins de Bourgogne, étude et classement …’, 1890
• Fromont Charlotte, ‘Lorsque le cadastre raconte l’histoire’, 2016
• Gadille Rolande, ‘Le vignoble de la Côte bourguignonne’, 1967
• Jacquet Olivier et Ballester Jordi, opuscule ‘Vin Masculin, Vin Féminin’, 2014
• Jullien André, ‘Topographie de tous les vignobles connus’, première édition en 1816
• Lavalle Jules, ‘Histoire et statistique de la vigne et des grands vins de la Côte d’Or’, 1855
• Magnin Christine, ‘Vignerons à Gevrey-Chambertin de 1847 à  1959’
• Meadows Allen, ‘Burghound’, édition de janvier 2018 (no 69)
• Morelot Denis, ‘La vigne et le vin en Côte d’Or’, 1831
• Morris Jasper, ‘Inside Burgundy’, 2010:
• Norman Remington, ‘The great domaines of Burgundy’, 1992
• Petronio Roberto et Denis Savarot Denis, La Revue du vin de France, avril 2008
• Rodier Camille, ‘Le vin de Bourgogne’, 1920
• Vannier Françoise, ‘Gevrey-Chambertin: du sous-sol au paysage viticole, étude géologique et physiographique de l’appellation’, 2010

→ Bibliographie afférente à tous les thèmes portant sur La Côte (d’Or):

Voir ‘La Côte (d’Or): bibliographie

 

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