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Mieux connaître Marsannay

Révisé en février 2023

CONTENU:
1 ⇒ L’amorce au Nord de la Côte de Nuits
2 ⇒ Quelques rudiments des AOC des finages de Chenôve, Marsannay-la-Côte et Couchey
3 ⇒ Contexte semi-urbain
4 ⇒ Géologie
5 ⇒ Physiographie
6 → Bibliographie

1 ⇒ L’amorce au Nord de la Côte de Nuits

Les limites de la Côte de Nuits sont-elles bien connues des amateurs?
Sa limite septentrionale est placée à l’extrémité Sud de l’agglomération de Dijon, alors que le talus de la Côte de Nuits, et partant de la Côte d’Or, y prend forme. Plus précisément, La Côte émerge ‘discrètement’ sur le territoire de la banlieue Chenôve, dans le vignoble sous la désignation régionale Bourgogne ‘Le Chapitre’. De là, le coteau développe graduellement sa morphologie jusqu’à Gevrey-Chambertin. Le climat ‘Le Clos du Roy’ de l’appellation ‘Marsannay’, à la frange Sud de Chenôve, est son premier véritable jalon.
Sa limite méridionale se situe à Corgoloin, commune adjacente de Ladoix, celle-ci étant la première, au Nord, de la Côte de Beaune.

lacoteprofilAMORCE, AU NORD, DE LA CÔTE D’OR
L’illustration a été développée à partir de Google Earth. Les climats découpés appartiennent aux trois finages successifs − Chenôve, Marsannay-la-Côte et Couchey − de l’appellation ‘Marsannay’; il s’agit des climats faisant l’objet de la demande de promotion en Premiers Crus auprès de l’INAO. On y observe (suivre l’axe du trait rouge) que, dans sa partie septentrionale, la Côte d’Or émerge à Chenôve sous forme d’une première butte. Le talus de La Côte se profile ensuite graduellement. Comme partout tout au long de La Côte (±55 km), des combes, des vallées sèches, y sectionnent transversalement les versants des trois communes. Ces combes influent partout les paramètres physiographiques des vignobles: pédo-géologie, expositions, flux d’air etc.



 

2 ⇒ Quelques rudiments des AOC des finages de Chenôve, Marsannay-la-Côte et Couchey

Marsannay-carteCliquez sr la l’image pour la grossir. Carte des AOC des finages de Chenôve, Marsannay-la-Côte et Couchey. L’aire de l’AOC Bourgogne est confinée au Nord, sur Chenôve; celle-ci comprend notamment le cru ‘Le Chapitre’ qui est un des seuls muni du privilège d’adjoindre son nom à celui de ‘Bourgogne’ (Bourgogne ‘Le Chapitre’). La zone en orange constitue l’aire de l’AOC ‘Marsannay’. L’aire en rose est celle de l’AOC ‘Marsannay rosé’.

• Marsannay rosé: D’entrée de jeu, il importe de signaler que, contrairement aux vins rosés des autres communes de la Côte d’Or qui s’identifient simplement sous ‘Bourgogne’, ceux de Marsannay-la-Côte et des deux communes qui lui sont rattachées, Chenôve et Couchey, détiennent leur propre appellation ‘Marsannay rosé’. L’aire en Marsannay rosé est de 230 ha, bien que seulement une  proportion de celle-ci soit actuellement exploitée. Ce droit à une appellation communale pour ses rosés, Marsannay le doit à son parcours du 20e siècle (lire ‘Parcours historique atypique’).

• Marsannay rouge et blanc: L’appellation ‘Marsannay’ porte sur les vins rouges et blancs d’une aire vaste de 301 ha:
√ 25 ha sur Chenôve, isolée sur le seul climat Clos du Roy;
√ 159 ha sur la commune Marsannay-la-Côte au centre;
√ 117 ha sur celle de Couchey au Sud.
√ La proportion de vins blancs est de l’ordre de 20%.



 

3 ⇒ Contexte semi-urbain

Le développement urrbain de la périphérie Sud de Dijon a rejoint Chenôve et Marsannay-la-Côte depuis une trentaine d’années. L’aire de Marsannay est la seule de La Côte qui subit présentement une véritable pression urbaine. À Chenôve, le Clos du Roy est enclavé entre le tissu résidentiel et la montagne. Sur une partie de l’aire communale inscrite dans la commune de Marsannay-la-Côte, l’occupation résidentielle y a remplacé les vignes; il est estimé que les parcelles urbanisées sur l’aire du territoire en appellation accaparent 35 hectares. Des commerces de bon rayonnement bordent aussi les vignes. Cette banlieue de Dijon, entourée de vignes, est ainsi soumise à du transit quotidien important.

Marsannay-urbanisation



 

4 ⇒ Géologie

Marsannay-geologieCarte produite en 2010, à l’échelle de 1/10 000, par une équipe dirigée par la géologue Françoise Vannier, spécialiste de La Côte. Celle-ci montre les multiples nuances du sous-sol que les cartes du BRGM à l’échelle du 1/50 000 (voir la carte à la suite), auparavant utilisées, compriment et conséquemment escamotent. La carte de l’équipe de Françoise Vannier fut la première du genre (1/10 000) à être produite sur un finage de La Côte. Il s’agit d’une grande ‘percée’ dans la documentation de La Côte. Depuis l’équipe ADAMA dirigée par Françoise Vannier a réalisé des études géologiques sur les vignobles de Gevrey-Chambertin, Morey-Saint-Denis, Chambolle-Musigny et autres.

Marsannnay-BrgmCarte du BRGM à l’échelle de 1/50 000 couvrant l’appellation Marsannay.
La cartographie à l’échelle de 1/50 000 du BRGM constituait la référence pour commenter la géologie de Marsannay avant celles réalisées, à l’échelle de 1/10 000, par Françoise Vannier. ‘Il n’y a pas photo’, les cartes du BRGM s’avèrent dorénavant obsolètes pour documenter le sous-sol du vignoble de La Côte. Elles étaient d’ailleurs destinées à d’autres fins que l’analyse des sous-sols de vignobles.

Le schéma géologique du secteur des premiers crus revendiqués s’inscrit dans une séquence lithographique typique de la Côte de Nuits. Par étage chronologique, des plus âgées au plus récentes, les couches argilo-calcaires présentes sur le périmètre sont: les Marnes sableuses, le Calcaire à Entroques, les Marnes à Ostrea Acuminata, le Calcaire à Oncoïdes Cannabines, le Calcaire de Prémeaux et l’Oolithe Blanche. À titre comparatif, les mêmes strates sont présentes dans le sous-sol des premiers et grands crus de Gevrey-Chambertin.
Les multiples failles sont arrangées en lanières, dans l’axe général Nord-Sud. Une multitude de décalages se sont produits le long des failles, soit des glissements de blocs rocheux les uns contre les autres, tel un jeu de piston désordonné. Il en résulte une mosaïque de formations rocheuses en substratum. Un même pattern de failles et de compartiments est observé tout au long de La Côte.
Les climats candidats au rang de Premiers Crus ont chacun leur profil individuel marqué des traits physiographiques, de sol et de sous-sol, parfois significatifs.

Marsannay-lithographieL’illustration montre la séquence des strates de calcaires et de marnes du sous-sol de Marsannay. La série constatée par la géologue Françoise Vannier et son équipe comprend les strates de Marnes sableuses, au bas du schéma (ci-devant), à celle de l’Oolithe Blanche, donc des âges du Toarcien au Bathonien, de l’étage du Jurassique.
Une même séquence est observée à Gevrey-Chambertin, où une carte géologique au 1/10 000 fut aussi produite, en 2013, par Françoise Vannier et son équipe.
(En fait, l’illustration est un extrait, un segment, tirée de la série lithologique obtenue d’un forage effectué à Argilly, à une dizaine de km au Sud-Est de Nuits-St-Georges. La lithographie de ce forage constitue une référence, un étalon, de la géologie de La Côte. Selon les endroits sur La Côte, l’épaisseur et le faciès des couches peut toutefois varier, voire certaines êtres absentes ça et là, mais conservant toujours le même ordre. La lithologie de Marsannay se rattache au segment illustré.)

La carte géologique montre un aspect du sous-sol de La Côte qui s’observe partout le long de celle-ci, mais vraisemblablement avec une occurrence plus grande sur les finages de l’aire de Marsannay: les cônes de déjection, qui forment des lobes sur la carte géologique placée ci-haut (nommés ‘alluvions/cailloutis de cônes’ dans la légende de la carte). En effet, le versant de l’aire de Marsannay est cisaillé par trois combes, des vallées sèches, dans lesquels couloirs ont transité, via les flux de fonte de neige, des masses de matériaux rocheux (cailloux, sables, limons, argiles) durant la période périglaciaire, il y a ±20 à ±30 000  ans. Ces matériaux furent délestés aux débouchés des combes sur La Côte pour former des ‘cônes alluviaux’, particulièrement sur les parties basses du versant et de son pied. Ces cônes de déjection forment de bons terroirs viticoles.



 

5 ⇒ Physiographie

Marsannay-coupeCliquez sur l’image pour la grossir. La coupe ci-devant illustre une coupe-type de l’aire de l’appellation Marsannay. Partant du haut du versant, celle-ci traverse les climats ‘Aux Genelières’ et  ‘Au Champ Salomon’, des candidats au rang de Premier Cru, le premier au dessus de l’autre sur le versant, et se prolonge jusqu’au pied du versant de Marsannay qui borde la route Dijon-Beaune. L’altitude de 296 m qui est affichée sur la barre verticale au centre-gauche de l’illustration, correspond à la limite entre les deux climats. À ce point, la pente est de 6,5%.
Le profil du coteau de Marsannay est typique à La Côte: un talus assez prononcé dans sa partie supérieure, puis une pente concave qui va en s’adoucissant graduellement jusqu’au pied du coteau.
Les 14 climats visés par la demande de l’ODG de Marsannay sont tous situés sur les parties supérieures et médianes du versant de vignes, à des altitudes variant, entre ±280 et ±330 mètres.

Les 14 climats visés par la demande de l’ODG de Marsannay sont tous situés sur les parties supérieures et médianes du grand versant de vignes, à des altitudes variant entre ±280 et ±330 mètres. Les pentes des climats concernés varient schématiquement entre 2% et 12%, tous ayant des parties supérieures à 5%; à l’exception de Les Champs Salomon dont la pente maximale est de 4%. L’exposition des 14 climats varie dans le spectre de l’Est au Sud. En un mot, la physiographie générale des 14 climats s’apparente au profil-type de la Côte de Nuits.



6 → Bibliographie

Voir ‘La Côte (d’Or): bibliographie

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