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Pommard: classement des climats

Révisé en février 2023

CONTENU:
1 ⇒ Appréciation des climats selon les classements historiques
1-A → Tableau récapitulatif
1-B Nomenclature des classements référentiels et remarques respectives afférentes à Pommard
2 ⇒ Aire communale singulière / maints secteurs

1 ⇒ Appréciation des climats selon les classements historiques

1-A → Tableau récapitulatif

Les classements cités dans le tableau sont commentés à la suite.
Note: La nomenclature de Jasper Morris n’est pas un classement référentiel, c’est à dire ayant constitué d’appui pour fixer les Grands Crus et Premiers Crus. Il figure dans ce tableau à titre d’information.


 

1-B → Nomenclature des classements référentiels et remarques respectives afférentes à Pommard

♦ Classement de Jules Lavalle, 1855

Jules Lavalle (‘Histoire et Statistique de la Vigne et des Grands Vins de la Côte d’Or’ 1855), premier classificateur des climats de La Côte, a systématiquement nivelé la valeur, en ‘Première Cuvée’, de tous les climats de Pommard homologués aujourd’hui en Premiers Crus. Cette uniformité de valeur conférée par Jules Lavalle est étonnante car c’est le seul finage à prédominance de vins rouges de La Côte qui ne comporte pas, pour ses climats supérieurs, une hiérarchisation à plusieurs niveaux (voir, sous le thème principal ‘Bourgogne Et cetera’, les onglets du sous-thème ‘Classements Côte d’Or’ pour consulter les classements produits par Jules Lavalle sur les autre finages).
Relativement à Pommard, il a notamment écrit: “Aucun climat n’est placé au dessus des autres pour mériter d’être classé à part.” Pommard n’est certes pas sa meilleure couverture produite sur La Côte!

Classement de 1860 du Comité d’agriculture et de viticulture de l’arrondissement de Beaune

L’important Classement de 1860 du Comité d’agriculture et de viticulture de l’arrondissement de Beaune comporte trois classes, nommées simplement Première Classe, Deuxième Classe et Troisième Classe (voir la carte ci-après). Pour l’ensemble de La Côte, la Première Classe englobe les Grands Crus actuels et de nombreux Premiers Crus. La Deuxième Classe recouvre également un nombre de Premiers Crus actuels, tantôt en partie pour certains, c’est à dire partagés sur les Première et Deuxième classe (exemple: le Premier Cru Le Clos Blanc (±30% en Première Classe / ±70% en Deuxième Classe), tantôt en totalité pour d’autres (100% en Deuxième Classe pour le Premier Cru Clos Saint-Jean). Les Premiers Crus partagés, ‘à cheval’, en Première et Deuxième classes sont en quelque sorte des Premiers Crus secondaires; à plus forte raison s’ils se situent intégralement en deuxième classe. Il y a cependant des exceptions à cette remarque, nommément Les Rugiens-Bas et les Chanlins-Bas qui sont actuellement des Premiers Crus estimables. L’exploitation de ceux-ci fut délaissée au 19e siècle en raison de leur situation pentue au haut du versant et/ou fut vouée à la culture plus facile et productive du gamay; d’ailleurs une partie des Rugiens-Hauts n’a été graduée en Premier Cru qu’en 1981.
Sur Pommard, tel que déjà mentionné …, le minuscule Premier Cru Clos Saint-Jean (monopole du Domaine Violot-Guillemard) y est placé entièrement en Deuxième Classe; et des parties des neufs Premiers Crus suivants se situent en ‘deuxième classe’: La Chanière (±70% en Deuxième Classe), Les Chanlins-Bas (±70% en Deuxième Classe), Le Clos Blanc (±70% en Deuxième Classe), Clos de la Commaraine (±50% en Deuxième Classe), Clos de Verger (±60% en Deuxième Classe), Les Combes Dessus (±60% en Deuxième Classe), La Platière (±50% en Deuxième Classe), La Refène (±40% en Deuxième Classe) et les Rugiens-Hauts (±70% en Deuxième Classe).

La couverture de Pommard du plan cartographique relatif au ‘classement du comité d’agriculture et de viticulture de l’arrondissement de Beaune‘ (classement en 1860/ cartographie en 1861). Première classe en rose; Deuxième classe en jaune; et Troisième classe en vert.

Camille Rodier (‘Vin de Bourgogne’), 1920

• Bien qu’il indique que le classement qu’il a produit ‘résulte‘ de ceux de Jules Lavalle et du Comité de Viticulture de l’arrondissement de Beaune, Camille Rodier (‘Vin de Bourgogne’, 1920) a néanmoins actualisé, judicieusement, les cotes de maints climats de La Côte; c’est à dire qu’il leur a attribué des évaluations clairement plus exactes, plus fidèles à leur potentiel, d’autant que les climats de La Côte étaient certainement mieux connus quelques décennies après les exercices de hiérarchisation de Jules Lavalle et du Comité de Beaune de 1860. Sur le finage de Pommard, Camille Rodier a ainsi élevé au rang de ‘Tête de Cuvée, les climats Rugiens-Bas, Grands Epenots et, de façon étonnante, le Clos Blanc (voir l’illustration à la suite).

Camille Rodier a placé les climats Rugiens-Bas, Grands Epenots et, de façon étonnante, le Clos Blanc en tête de liste, et expressément en lettres majuscules, de sa nomenclature sur Pommard. C’est la façon qu’il a adopté dans toutes ses nomenclatures des finages de La Côte pour signaler les climats supérieurs.

 

♦ Estimations contemporaines

Plus près de notre temps, les experts de la presse spécialisée ont une appréciation élevée des Rugiens, particulièrement les Rugiens-Bas, et une appréciation relativement partagée sur les Epenots, notamment:
√ La revue ‘Bourgogne Aujourd’hui’ (copie no 52) a établi en 2006 son ‘top 25′, par ordre, des Premiers Crus de La Côte à partir de cotations d’un panel de connaisseurs. Y  été attribué respectivement le septième rang au Clos-des-Epeneaux, le huitième aux Rugiens (englobant Hauts et Bas), tandis que Les Epenots (englobant les Petits et les Grands Epenots, toutefois sans le Clos des Epeneaux) se place au 23e rang.
√ Dans sa copie no 545 (octobre 2010), la Revue du Vin de France désignait les ‘Super Premiers’ de La Côte d’Or, au nombre de huit, soit Les Amoureuses (Chambolle-Musigny), Clos Saint-Jacques (Gevrey-Chambertin), Cros Parentoux (Vosne-Romanée), Les Saint-Georges (Nuits-St-Georges), Les Grèves (Beaune), Les Rugiens-Bas (Pommard), Meursault-Perrières et Le Cailleret de Puligny.
√ Signalons par ailleurs que dans son livre ‘Inside Burgundy’ (2010), Jasper Morris accole le superlatif ‘exceptionnel’ aux deux Epenots, Petits et Grands, et aux Rugiens-Bas, et il atténue la valeur des climats Clos de Verger et Combes-Dessus en les désignant de ‘village ou premier cru’.

 

Toujours est-il …
Hormis les productions du Clos des Epeneaux du Comte Armand, du Grand Clos des Epenots du Domaine de Courcel, du Clos de Citeaux du Domaine Jean Monnier et également de quelques parcelles (notamment celles du Domaine Jean-Luc Joillot sur ‘Les Petits Epenots’, et des Domaines Pierre Morey et de Montille sur ‘Les Grands Epenots’), les vins issus tant des Petits Epenots que des Grands Epenots sont surtout désignés sous l’abrégé ‘Epenots’.
Des 15,1 hectares du climat Les Petits Epenots, la production afférente à la superficie d’un peu moins de 10 hectares serait désignée sous ‘Epenots’; cette dernière superficie résultant de la soustraction des 4,9 hectares du Grand Clos des Epenots du Domaine de Courcel (entièrement sur le climat Les Petits Epenots) et de la parcelle de 0,5 ha du Domaine Jean-Luc Joillot dont les vins qui en issus sont bel et bien identifiés sous ‘Petits Epentos’;
Des 10,2 ha du climat Les Grands Epenots, la production d’environ 7 ha serait désignée sous ‘Epenots’; cela après la soustraction de la superficie de 3,0 ha du Clos de Citeaux appartenant au Domaine Jean Monnier qui est entièrement placée sur le climat Les Grands Epenots et d’un petit nombre de parcelles associées à des cuvées qui sont bel et bien désignées sous ‘Grands Epenots’.

 


2 ⇒ Aire communale (AOC ‘Pommard’) singulière: trois secteurs

Si, sur Pommard, les proportions respectives des aires en AOC communale, 63% (212 ha), et de Premiers Crus, 37% (125 ha), correspondent à celles observées sur maints finages de La Côte, toutefois la répartition géographique de l’aire communale apparait singulière. Celle-ci est répartie en trois secteurs: Un secteur important en piémont et un petit secteur sur la partie supérieur du versant, au dessus de l’aire des Premiers Crus. Le troisième secteur correspond aux climats logés sur les flancs de la vallée même de l’Avant-Dheune, particulièrement sur le versant Nord, donnant lieu à une exposition favorable au Sud-Est.

Il est bon de souligner que l’identité des climats d’origine est fréquente sur les étiquettes des Pommard village.

Carte des lieux-dits figurant sur le volet ‘Pommard’ du site du BIVB (vin-bourgogne.fr), produite par Sylvain Pitiot et Jean-Charles Servant. Les lieux-dits homologués en AOC ‘Pommard’ y figurent nettement. Les lignes de niveaux permettent d’appréhender la morphologie du finage.

√ Les climats sur les flancs de la vallée de l’Avant-Dheune (deux flancs bien entendu): Un groupe de climats homologués en AOC ‘Pommard’ occupent les deux flancs de la vallée de l’Avant-Dheune: d’une part, orientés au Sud-Est, totalisant ±40 hectares, les climats du flanc septentrional qui s’étirent sur une distance de près de un kilomètre: entre autres, En Boeuf, Les Vignots et La Chanière.
D’autre part, sur le versant méridional, totalisant ±20 hectares, un nombre de climats logés sur le dévers, dont La Vache et Trois Follots, et deux sur le flanc même de la vallée, soit les climats En Chiveau, En Mareau. Ces climats en flanc de vallée sont soumis aux flux d’air plus froid en provenance de l’Ouest y circulant. Quelques exploitants sur ces climats produisent des cuvées identifiées au nom du climat d’origine.

√ Les climats situés sur le piémont: Il semble opportun de les diviser en trois sous-secteurs. Celui en forme en pointe à l’extrémité septentrionale, du côté de Beaune, près de la jonction des routes D973 et D974, est bien coté: Les Perrrières, le plus vaste (10 ha), Les Tavannes, La Levrière, Les Riottes, La Croix Blanche et Les Riottes induisent des vins assez puissants et de nombreux exploitants en isolent des cuvées au nom du climat d’origine.
Situé dans le prolongement du débouché de la vallée, le vignoble de ±20 hectares du Château de Pommard, soit le clmat ‘Le Village’, est aussi délimité par les deux mêmes routes; un onglet a été produit spécifiquement sur celui-ci: Château de Pommard.
Moins valorisé, le troisième sous-secteur, côté méridional, s’appuie en bonne partie sur un sous-sol formé d’alluvions générées par un ancien lit du cours d’eau de l’Avant-Dheune. Quelques exploitants sur les climats Rue au Port, La Croix Planet, Les Cras et Le Poisot en produisent certaines cuvées individualisées.

√ Les climats placés sur les bandes supérieures du versant, longitudinalement, à l’axe de La Côte: Ces climats sont logés à plus de ±300 mètres d’altitude, au dessus de Premiers Crus tels Les Rugiens-Hauts, Les Chanlins-Bas, Les Charmots et Les Pézerolles. Les vins de ces climats sont ciselés, minéraux et dotés de la meilleure finesse des vins communaux de Pommard. Les exploitants de ce sous-secteur ne manquent pas d’en isoler des cuvées aux noms des climats d’origine, nommément, du côté de Beaune: Les Noizons, peut-être le plus coté des Pommard village et Les Petits Noizons; et du côté de Volnay: Les Vaumuriens et La Combotte.

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