Date de publication:

Chassagne-Montrachet

CLASSEMENTS HISTORIQUES

NOTES IMPORTANTES:
En 1855, Jules Lavalle (‘Histoire et Statistique de la Vigne et des Grands Vins de la Côte d’Or’) indique concernant Chassagne-Montrachet que “partout (sauf Le Montrachet destiné à la production de vin blanc) on cultive le pinot noir dans les bons climats“; ceux-ci sont adjoints dastérisques (*) pour indiquer leur exploitation à cette époque en vin rouge.
EN 1920, Camille Rodier (‘Le Vin de Bourgogne’) indique lui aussi quepartout, sauf Montrachet et de Bâtard-Montrachet, on cultive le pinot noir dans les bons climats.Si bien que des astérisques (*) indiquent les climats encore exploités en vins rouges à ce moment.

Carte produite par Sylvain Pitiot et Jean-Charles Servant.

→ Classement de Jules Lavalle (1855)

Le Dr Jules Lavalle a rédigé ‘Histoire et Statistique de la Vigne et des Grands Vins de la Côte d’Or’ en 1855. L’ouvrage est une référence majeure car il contient le premier essai de classement complet des climats de la Côte d’Or. Ce classement est réalisé par commune, par finage. La catégorisation comprend cinq surtout classes: ‘Tête de Cuvée’, ‘Première’, ‘Seconde’, ‘Troisième’ et ‘Quatrième Cuvée’. Jules Lavalle utilise aussi la mention ‘Hors Ligne’ en certains endroits, particulièrement pour le Clos de Vougeot, Corton et sur Prémeaux-Prissey). Il indique en page 92 de son ouvrage que les ‘têtes de cuvée‘ et les ‘hors ligne‘ sont dans la même classe, sans toutefois mentionner les particularités ou circonstances associées aux attributions de la cote ‘hors ligne’. Sur un aspect délicat de son classement, celui de l’éventuelle comparaison des classes identiques entre les finages, Jules Lavalle a écrit « Je n’ai étudié les vins de chacune des communes de la Côte comme si les autres communes n’eussent pas existé et la classification que j’ai donnée n’est vraie que pour chacune d’elles prises isolément. » Le monumental travail de Jules Lavalle contient aussi le premier exercice, rigoureux, de cartographie de La Côte.

→ Classement du Comité d’Agriculture et de Viticulture de l’Arrondissement de Beaune (1860)

Le Classement de 1860 du Comité d’Agriculture et de Viticulture de l’Arrondissement de Beaune fut produit pour la promotion des vins de Bourgogne lors de l’exposition universelle de Londres de 1862. L’arrondissement de Beaune est un des cinq arrondissements de la Côte d’Or. Le classement a couvert tous les vignobles de la Côte sous sa juridiction, soit ceux allant de Vougeot à Santenay. « L’enquête, méticuleuse et désintéressée, dressa un plan par commune. Le comité constata la valeur de crus reconnus par l’usage sans vouloir chercher aucune innovation. Il désigne sous le nom de Premiers Crus ceux qui donnent de choix sous le triple rapport du bouquet, de la finesse et de la conservation. Les deuxièmes cuvées comprennent les vignes moins favorisées par le sol, l’exposition, la pente, l’altitude et qui, dans les bonnes années, peuvent donner des vins approchant des meilleurs. Les troisièmes cuvées comprennent les vignes qui se trouvent à l’extrême limite des bons climats et laissent à désirer, soit pour la finesse, soit pour la conservation. Le plan se refuse à établir une hiérarchie par commune et se borne à constater la gamme des valeurs dans chaque commune. » M. Peyre, ‘Le Vignoble de Bourgogne, la Question des Appellations’,1935

La section afférente à Puligny-Montrachet de la planche cartographique (produite en 1861) du classement de 1860 du Comité d’Agriculture et de Viticulture de l’arrondissement de Beaune.Première classe en rose / deuxième classe en jaune / troisième classe en vert.

→ Classement de Camille Rodier (1920)

Dans son ouvrage important ‘Le Vin de Bourgogne’, Camille Rodier, co-fondateur, avec Georges Faiveley, de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin, écrit « Nous tenons à ce qu’il soit établi que nous n’avons pas cherché à faire un classement nouveau, mais que le travail que nous présentons aux lecteurs résultent de deux classements faisant autorité à des titres différents, savoir … » et il nomme les classements de Jules Lavalle (1855) et du Comité d’Agriculture et de Viticulture de l’arrondissement de Beaune de 1860. Il n’en ‘actualise’  pas moins ces deux classements de temps à autre, avec justesse(♦), d’autant que les valeurs des climats étaient certainement mieux connues quelques décennies après ceux nommés.
Après les classements historiques de Jules Lavalle et du Comité d’Agriculture et de Viticulture de l’arrondissement de Beaune de 18650, le classement de Camille Rodier doit également être considéré tel une référence majeure.

(♦) Au sein des Premières Cuvées de son classement, Camille Rodier utilise des majuscules pour faire valoir, sobrement, les climats qu’il considère exceptionnels, ses ‘Têtes de Cuvées’ en quelque sorte; nommément, sur Chassagne-Montrachet, les climats Montrachet, Bâtard-Montrachet et Clos-Saint-Jean.

Classement de Jasper Morris (2010)

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un classement historique, nous avons jugé bon de l’inclure. Dans son livre ‘Inside Burgundy’, Jasper Morris attribue un classement à tous les climats homologués en Grands Crus et en Premiers Crus. Si de façon générale il soutient leur rang formel, il apporte çà et là des ajustements. Sur Chassagne-Montrachet, il accole notamment des attributs (‘leading’ Premier Cru, ‘lesser’ Premier Cru, …) à quelques climats.

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